lundi 22 novembre 2010

Score final 16-16.

J'ai bien fait d'écouter ma mère. (Si vous comprenez pas, c'est que vous ne nous suivez pas d'assez près) Finalement, ce pays, je m'y attache et c'est en partie grâce à l'esprit sportif qui règne ici et au fameux fair-play britannique.

Vendredi soir, Cardiff. Tous les étudiants fauchés de ma connaissance ont décidé de voir un match au fameux Millennium Stadium pour seulement 22 pounds. Wales-Fiji. Comme chez nous, le nationalisme, ça passe mal, ici on se venge. Voir la photo ci-dessous. Comme vous pouvez le deviner, ces jeunes garçons sont français et belge.






Bref, après la  séance maquillage (qui nous a coûté un pound en tout (offert gracieusement par Claire),( décidemment, on est de plus en plus fauchés), bref, je disais, après la séance maquillage, sortie dans les rues de Cardiff. Et là chose inédite pour moi petite Normande. Les rues sont pleines, les gens chantent et sont heureux, certains ont resorti leur vuvuzela, parce que ce soir il y a match. Le rugby s'est un peu démocratisé en France depuis quelques années mais je peux vous dire qu'on est encore à la traine comparé à la ferveur qui envahit Cardiff un soir de match.




Nous rentrons dans le magnifique stade (sans encombres je dois l'avouer, organisation impec'). Après quelques minutes d'attente, les choses sérieuses commencent.





Oui, c'est bien une chèvre que vous apercevez, et après wiki-vérification, la chèvre est donc l'emblème de l'armée galloise. D'ailleurs, petit point de civilisation, cette chèvre s'appelle Taffy et c'est pourquoi, vous pourrez entendre dans une conversation courante le mot Welsh remplacé par le mot Taffy. Bref, on a une chèvre pour emblème, c'est pas pire qu'un coq (le seul animal qui chante les deux pieds dans la merde pour ceux qui n'auraient pas encore entendu cette petite boutade)
Puis vient le moment des hymnes nationaux. Alors moi je dis chapeau les britanniques. Au Millenium Stadium, mesdames et messieurs, on se met debout pour les DEUX hymnes, celui de l'invité et celui de l'hôte.







 Eh ouais, et personne n'oserait siffler et conspuer ni son hymne ni celui de l'équipe adverse. Le fair-play je vous disais. D'ailleurs, dans ma tribune, il y avait des supporters fidjois (oui j'ai trouvé que ça sonnait bien) et personne ne les a embetés. Et comble du comble pour finir, votre amie blogueuse ayant passé 80 minutes à beugler sur son siège "Allez les gars", "Wooohhooo", "Putain, c'était bien joué", enfin bref, personne dans ma tribune ignorant que je suis française, un gentil papa gallois qui avait emmené ses rejetons au stade est venu me voir à la fin du match pour "me remercier d'avoir soutenu le Pays de Galles" (et tout ça dans la langue de Molière!)
Bref, les British , je les adore, ils ont trop la classe, c'est pas en France qu'on aurait vu ça.
Et le match dans tout ça me direz-vous. Génial, hors-du-commun, magique. Pas tant la prestation des joueurs (qui était pas mal du tout), mais la ferveur et le sentiment d'appartenance. Le truc irremplaçable quoi.






Mathilde.

samedi 13 novembre 2010

"Où vous êtes aujourd'hui n'a pas à déterminer où vous serez demain."


Partir oui, mais partir où ?
Me voici devant le même souci qu'à l'heure des candidatures pour Erasmus... Espagne ou Royaume-Uni ?
Il y a des tas de pays plus exotiques qui me tentaient bien.. Irlande, Australie (oh non pas encore ?!), Mexique, Venezuela.. Mais on ne rentre pas dans les critères à cause de la filière, de l'année d'études etc.. A la différence près cette fois qu'on a le droit de tenter notre chance dans un seul pays à la fois, sans quoi notre candidature est éliminée. Pour quelqu'un qui a du mal à choisir, chaque jour que Dieu fait, entre confiture et nutella...
Alors qu'est ce qu'on fait dans ces cas là ? Une bonne vieille liste des avantages et des inconvénients. Je vous propose une liste interactive, à modifier à loisir selon un code couleur, histoire qu'on sache qui a dit quoi. Je choisis le Turquoise parce que c'est comme ça, je suis une fille rafinée et voilà.
Mélie : Turquoise
Claire : Vert bouteille-émeraude mais pas vert qui pète
Mathilde : Violet
Jojo : Rose "Hello Ketty", mais qui ne fait pas pouf, hein !


Avantages
- Le soleil (et les nanas, tarladidadada)
- Si je me teins en blonde, j'ai toutes les chances de pécho.
- Parler espagnol c'est sexyyyy. (et donc je peux caresser l'espoir de pécho une fois rentrée en France)
-"Ah oui, moi une fois, je suis sortie avec un espagnol, un certain Pedro, muy caliente" (franchement c'est pas trop la classe???")
-On mange de la tortilla (ok c'est des oeufs et des patates mais putain c'est bon!!!)
-La tortilla c'est bon (et meme meilleure selon certains) réchauffée, donc si t'es un peu flemmarde coté cuisine...
-Tout le monde t'appelle "Guapa"
- Tu auras le soutien inconditionnel et l'affection certaine de Gilles Repúblicacaca.
- Le rythme de vie : se lever tard, manger tard, se coucher tard, ne pas se lever, manger, sortir, se recoucher...
- Pas besoin de changer la monnaie et je pourrai ramener plein d'euros souvenirs pour ma collection (qui n'existe plus depuis mes 12 ans)
- L'Espagne sait à présent ce qu'est un mec canon.
- C'est vraiment pas cher !! Compter 200 euros en moyenne pour une chambre dans des apparts en général en bon état (attention, je parle de Saragosse, bien sûr à Madrid, ça sera sûrement le double). Il y aura l'embarras du choix. Certains sont encore vides à cette période de l'année.
- C'est comme la France. Non, vraiment.
- Le taxi est barrato. 
- Je connais un bar-restau qui font des frites avec de la sauce Roquefort.
- Tu peux fumer dans les bars (attention, réforme en cours)
- Bon ok, la musique espagnole, c'est pas le must. Mais bon en cinéma, ils ont quand même Almodóvar, Penélope Cruz et Antonio Banderas. Et ça, ce n'est pas rien.
- Moi, j'ai perdu 3 kilos depuis que je suis ici ! Je me suis habitué a la dieta española : je cuisine tout à l'huile de l'olive et suis devenu accroc au gazpacho. Et ceux qui disent que ça fait va te donner des bourrelets (michelines en espagnol) sont des ignares ! La preuve, je suis toujours aussi canon.


Inconvénients
- On mange que du riz, des oeufs et des patates. (il parait)
-Je cherche, je cherche... Ah si! Les espagnols ont un niveau assez moyen en anglais... Donc si c'est pour les cours que tu pars, ne t'attends pas à des progrès fulgurants en suivant simplement des cours d'anglais en Espagne. Ceci dit, les Français ont mauvaise réputation aussi et ça se vérifie pas toujours...
- La femme vénale que je suis se doit de préciser que le salaire des assistants est moins important en Espagne qu'au pays de Queen Elizabeth, et alors en Ecosse c'est carrément le JACKPOT!
- Tortilla, paella, tapas, bebida... un p'tit régime après tout ça ?
- Le taux de chômage, l'ambiance sociale pas folichonne. 
- C'est comme la France. Non, vraiment.
- Certains Espagnols n'ont toujours pas digéré le fait de s'être fait envahir par Napoléon.
- La plupart des Espagnols, surtout les jeunes "comen las palabras". Le mot qui reviendra souvent sera ¿perdón? Et vu qu'au bout de la seconde fois, tu n'auras toujours rien compris, tu diras "sí" ou "vale", pour pas te ridiculiser.
- La coupe mullet, c'est moche. Mais ils l'ignorent.
- Les mecs matent énormément les nanas, sans aucune discrétion. Moi par exemple à chaque fois que je passe à côté de la rue en travaux, j'en ai marre que les ouvriers me sifflent.
- Ils conduisent vite.
- Ne pas faire une fixette sur les super soirées dans les bars à tapas. C'est souvent cher et la comida n'a rien de spécial. Se renseigner auprès des autochtones pour éviter de se faire couillonner. 
- Bon faut pas oublier que l'Espagne est un merdier linguistique. Entre le basque, le galicien, le catalan, le valencien qui est aussi du catalan mais ils sont trop fiers pour l'admettre, tu risques d'être un peu "méprisé" si tu leurs parles en castillan. Alors ok, Valence et Barcelone, c'est des villes deputa madre, mais bon, je pense pas que ça soit l'idéal d'aller suivre des cours ou faire un stage là-bas (cf. l'Auberge espagnole, la scène du cours d'économie). 
- Toujours à propos de la langue, l'Espagne, comme la France, double toutes les séries étrangères, souvent très mal, et c'est jamais drôle (imaginez Sheldon Cooper en espagnol...). L'autre je suis allé voir l'Arnacoeur, renommé à l'occasion 'los Seductores'. Bah Romain Duris, il perd un peu de son charme ! ça se passe comment outre-Atlantique ?
- A la télé ils n'ont réussi qu'à exporter "Un, dos, tres" et "Fisico o quimica". Franchement. 


Avantages
- Pour me la péter à mort sur mon CV
- Je pourrais m'habiller comme je veux, et si j'oublie ma jupe, je me fondrai même dans le paysage.
- Peut-être que l'accent frenchy ça aide aussi à pécho, et dans ce cas je garde ma couleur de cheveux plus ou moins naturelle.
-"John, mon ex, le britannique... Ah je t'avais pas dit que j'étais avec un Britannique l'année dernière? Autant pour moi. Enfin, bref, il passait son temps à me dire des trucs trop mimi en français avec son accent... A croquer" (l'accent et le certain John)
-"Londres? Ah oui je connais comme ma poche. Prendre un taxi pour aller à Camden? Vous êtes à 2 stations de métro ma petite dame." (Pas la classe?, ok je fais tout le coté bling bling mais ça fait du bien de temps en temps)
-"Le dernier show des Black Eyed Peas? A Paris? Ah non, j'y étais pas. Mais je l'ai vu à Londres, ça compte?" (sachant que ça marche avec n'importe quel groupe)
-Tout le monde t'appelle "Lovely"
-Rock'n'Roll!!!!
- Donc le salaire... A dépenser en fringues déjantés, ou bien à économiser pour mon futur. (arf oui, parfois ça m'arrive d'y penser!)
- La Musique !! Comme le disait maître Mathilde précédemment, c'est tout de même le pays des Stones et des Beatles, ou plus récemment de Franz Ferdinand, Arctic Monkeys, et "des groupes qui ont trop la classe comme The Who, Deep Purple ou Led Zep". (mieux ?)
- Tu auras le soutien inconditionnel et l'affection certaine de Gilles Britannia.
- J'aime tellement jurer en anglais qu'à mon retour, ça va déménager !
- J'imagine que d'y habiter aide grandement en cas de passage de TOEIC, TOEFL, à vous souhaits!
- C'est assez facile de trouver un job ici, mal payé et précaire, mais ça peut aider pour se faire un peu de sous et gagner un peu d'expérience. Merci la "flexibilité" et la "mobilité", mots clés de leur vision du travail. 
Inconvénients
- La pluie.. Quitte à quitter la Normandie... J'aimerais mettre fin à la rebellion capillaire que je subis dès que les nuages font leur apparition dans le ciel. (ouais, je suis un peu poète des fois)
La bouffe Mélie, ne t'inflige pas ça...
- Le coût de la vie.
- Le fait que tu puisses te balader sans jupette implique que d'autres le font aussi. Beurk.
- Hamburgers, fish and chips, muffins, beer... un p'tit régime après tout ça ?
- "Oh you're French ? Wait, wait, er... Vive la France ! Vouleuh vous coucheuh avec mwoi ? J'adore Paris ! I know your president, f*ck what's his name... Nicolas Sarkozy ? Are you really going to eat that smelly cheese ?"
- Ils ont pas l'Euro ces andouilles là, OMG.
- Ils ne me connaissent pas encore...
- Les ouvriers qui draguent, c'est international comme concept. Comme dirait une blogueuse cardiffoise de ma connaissance, "Ouvriers de tous les pays unissez vous, bah pour la connerie ça ils savent y faire !"
- Ici il ne vaut mieux pas vouloir un job qui nécessite l'usage d'une voiture. Pas la peine de développer les raisons je suppose... Mais dans les grandes villes (pas Cardiff, on est au pays de Galles hein, faut pas trop en demander) il y a le métro. Ou le bus. Ou le vélo.

vendredi 12 novembre 2010

Lettre à celle qui a envie de partir.


Pourquoi partir ?

Parce que les voyages forment la jeunesse, et que tu ne pourras peut-être pas le faire plus tard, quand tu auras des ancrages, des attaches dans notre cher pays qu'est la France. C'est maintenant, tant qu'on est jeunes, qu'il faut profiter à fond de notre semblant de liberté. Partir parce que c'est le bon timing donc.
Mais aussi parce que c'est une expérience très formatrice. Tu apprends beaucoup sur le pays qui t'accueille bien sûr, sa culture, ses habitants, sa langue, mais aussi sur les gens en général, et surtout sur toi-même. Partir c'est sortir de soi, de ses habitudes, de son confort, c'est se dépasser. Et une fois que c'est fait on se regarde et on se dit : et beh, je me croyais pas capable de ça, chapeau moi. Partir parce que tu en ressortiras grandie, dans tous les domaines.
Et puis pour les rencontres : c'est plus facile d'aller vers les gens quand on n'est de passage, et puis le fait d'être étranger donne un excellent prétexte pour se tourner vers les autres. Ce ne sont pas forcément des relations étroites qui se nouent (quoique parfois les amitiés sont rendues plus intenses par l'urgence) mais de vraies rencontres, des gens de passage qui font du bien, avec qui tu peux entamer un échange culturel passionnant, ou simplement se rendre de menus services ou partager un moment. Partir pour se réconcilier avec le genre humain en somme. 
Et puis de façon plus pragmatique, évidemment c'est bon pour ton CV et t'apprends une langue, mais ça tu le sais déjà hein. 

Comment partir ? 

En Erasmus bien sûr, ça apporte l'avantage certain de se retrouver dans un groupe d'appartenance, les étudiants, et dans une communauté bien établie, les étudiants en échange inter-universitaire. Tu bénéficies donc d'une aide logistique et administrative, et d'un réseau bien rôdé : que ce soient les instances universitaires (professeurs et autres) ou para-universitaires (asso'), même s'il y a des dysfonctionnements on peut dire que ça marche plutôt bien, au moins du côté assistance dans la vie quotidienne et socialisation. Et c'est important ! Les soirées organisées, quiz et autres "buddy up" (se mettre par paires d'étudiants de nationalités différentes pour s'apprendre mutuellement une langue), ça permet de ne pas se sentir isolé et de s'intégrer plus facilement. Chose qu'on n'a pas forcément quand on part par nos propres moyens. 
Sinon si la compagnie d'êtres humains pas tout à fait achevés (d'enfants quoi) ne te rebute pas il y a aussi l'assistanat. D'après une amie d'amie espagnole (qui se reconnaîtra), il s'agit d'inculquer des rudiments de ta langue aux autochtones, sans prendre la place du professeur. Concrètement, c'est 4h par jour de boulot, pendant lesquelles tu fais essentiellement la conversation sur des thèmes particuliers à des élèves d'âges variés. Il faut savoir que tu es donc payée pour 20h par semaine, soit assez pour vivre mais pas pour économiser à mon humble avis. Donc tu ne pars pas dans l'optique de gagner ta vie, mais bien de profiter d'une expérience professionnelle et humaine, comme une sorte de stage prolongé en quelque sorte. 

Après, il existe tout plein d'autres voies pour faire un séjour prolongé à l'étranger, que moi-même je ne connais pas bien et que je ne pourrai donc pas développer.
Le Volontariat International en Entreprise ou Administration (VIE ou VIA) : "Il est ouvert aux jeunes de 18 à 28 ans, à condition d'être Français ou Européen, d'être en règle avec le service national, d'avoir un casier judiciaire vierge, et d'être apte physiquement. Il concerne tous les domaines professionnels, et la plupart des pays du monde. Les volontaires partent en mission d'une durée de 6 à 24 mois dans les entreprises et administrations françaises à travers le monde." (merci wiki) Dans la même veine, le Service Civil Européen peut également être une bonne option pour séjourner dans un pays voisin et en profiter pour se rendre utile. 
Les jobs et autres stages - là c'est un peu au p'tit bonheur la chance, il faut se donner les moyens... Mais j'ai vu un français serveur à Starbucks, un autre accordéoniste dans le bar d'une auberge de jeunesse, et évidemment il y a plein d'autres opportunités (en tant qu'étudiant LEA rien n'est impossible si l'on en croit Mme M.), il suffit de le vouloir, de bien se renseigner sur les détails de taille (quel statut pour un étranger qui travaille ? quelle sécu ? etc) et d'être prêt à se lancer. 


Où partir ?

Là c'est selon. Tu peux choisir en fonction de la mission qu'on t'alloue dans le cas du Service, de la langue que tu veux pratiquer dans le cas d'un Erasmus, ou encore de la langue que tu penses maîtriser le mieux pour l'assistanat. Tu peux aussi baser ta décision sur tout un tas d'autres critères, tels que le climat, la distance par rapport à la maison, le dynamisme économique en termes d'offre d'emplois, et bien sûr tes préférences personnelles. 
En ce qui me concerne, le Royaume Uni c'est le pays où le thé est moins cher que le café, je me devais donc d'y migrer. Et puis en facteurs secondaires il y avait la langue bien sûr, l'impact sur un CV, l'importance de la vie culturelle et étudiante, et la proximité (contrairement aux USA ou à la Chine qui me tentaient bien). Même si c'est un pays tout proche, une société occidentale européenne comme la France, c'est tout de même différent, on ne se sent pas du tout comme chez nous, c'est déjà dépaysant. Le simple fait de ne pas savoir comment dire bonjour à tes amis est révélateur : la bise à la française, beaucoup trop familière ? La poignée de mains, un peu formelle ? L'accolade, maladroite et peu naturelle ? Le salut de loin, un peu coincé ? On n'y pense pas forcément, mais à vivre au quotidien c'est étrange... 


En résumé

Je prêche pour ma paroisse bien sûr, si je suis là où je suis, tu te doutes bien que je n'allais pas te dire de rester en pantoufles dans ta studette caennaise : si tu en as l'occas', PARS ! Pas forcément pour l'année, pas forcément à l'autre bout du monde, juste pour vivre cette expérience, "voyager pour avoir voyagé" comme disait je ne sais plus qui. Pour te changer d'air, pour revenir, pour te faire du bien à l'ego, pour être polyglotte, pour vivre des choses nouvelles et ne pas tourner en rond, pour avancer, pour découvrir, pour manger des trucs louches, pour rencontrer de nouvelles personnes et de nouveaux horizons, pour te trouver toi, pour faire plaisir aux deux Gilles, pour fuir tes problèmes, pour en trouver d'autres, et puis parce que si tu nous demandes de te donner des raisons de partir, c'est bien parce que tu sais déjà que c'est ce que tu veux non ? 



Newport

Claire.

vendredi 5 novembre 2010

¡Los Pilares!


Au départ, on a créé ce blog pour raconter nos incroyables aventures d'expatriés en terre inconnue, nos impressions du pays, et nos gueulantes sur les aléas rencontrés (à ce que je vois, l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin gallois, malgré la pluie).
Mais aujourd'hui, j'ai envie d'être chiant, j'ai envie de faire l'intello et d'étaler ma culture à ceux et celles qui n'en ont pas qui veulent bien m'écouter. Aujourd'hui, je vous propose un cours d'histoire ! (Rassurez-vous, ça ne durera pas longtemps, le côté beuverie et festif arrive en deuxième partie.)
Monsieur, ça vient d'où le nom Zaragoza ?
Zaragoza vient du nom de la colonie romaine Caesaraugusta, fondée vraisemblablement en -14 av. J.-C., en l'honneur de l'empereur romain César Auguste. Il est dit que Caesaraugusta est la seule ville romaine à avoir le privilège de porter le nom d'un empereur. 
Il s'est passé quoi après ?
Après plusieurs invasions barbares (dont les Vandales), Saragosse, comme l'ensemble de la péninsule ibérique est sous domination musulmane. La ville a appartenu un temps au Califat de Cordoue. Mais après moult guerres intestines, de nombreux royaumes indépendants se formèrent. Parmi eux la Taifa de Saraqusta, qui perdura de 1018 jusqu'en 1110 (reconquête crétine chrétienne).



                                           .Le Palais de la Aljafería, citadelle des seigneurs arabes.

Et c'est quoi le "Pilar" ?
Cela veut dire "pilier" en espagnol.
Oui, mais pourquoi ?
Retour dans le temps. Jésus viens de mourir (deux fois). Il a demandé à Saint Jacques (Santiago) d'évangéliser l'Espagne. D'après ce qu'on m'a dit, le pauvre homme aurait failli à sa tâche. Alors qu'il était sur le point de perdre la foi, tadada ! Marie-Christ serait apparu à lui sur une colonne de jaspe àCaesaraugusta pour lui redonner courage (alors qu'elle était à cette époque en train de batifoler avec Jean à Ephèse en Turquie !). Le pilier est donc devenu le témoin du passage de Marie à Saragosse.




Le pilier, à l'intérieur de la Basilique Notre-Dame del Pilar
On revient après ça...





ÇA






A présent, parlons des fêtes du Pilar. Cela fait environ 3 semaines qu'elles se sont terminées. Désolé si je n'en parle que maintenant, mais bon voilà quoi ! J'ai eu d'autres trucs à faire. 


Comme toutes fêtes religieuses, c'est un bon prétexte pour faire la fête. Disons que la population de la ville triple durant cet évènement. Tu rencontres des gens bourrés à toutes heures de la journée, des jeunes avec leur litre de kalimotxo (moitié Coca-Cola, moitié vin), des femmes en costumes typiques aragonais, des danseurs de hip et de hop dans la rue, des concerts de tous styles. Tu peux voir David Guetta en concert aussi ! Bon apparemment, on ne l'avait pas prévenu qu'il était à Saragosse, (c'était marqué "Madrid Rocks !!!" sur l'écran géant).


La montagne de fleur en l'honneur de la Vierge du Pilier

Tu as mal aux cheveux pendant los Pilares...
Tu mets trente minutes pour parcourir une rue de 500 mètres, tellement qu'il y a de monde...

Tu ne sais pas où tu seras ce soir, ni les jours à suivre...
Tu rates la majorité des spectacles tellement qu'il faut que tu récupères de la veille...



                                       .                                  ¡Botellón!


Le mec canon qui n'a même pas grossi !

vendredi 22 octobre 2010

Wake Up...


... at the sound of the fire alarm.
... and realize that your front door can't close (for the second time in three weeks).
... with no heating.

 Il y a des jours comme ça, où tout va de travers, et tu regrettes de devoir sortir de la chaleur ouattée et moelleuse de ta couette avant même d'avoir entrouvert un oeil, puisque tu sais d'ores et déjà qu'aujourd'hui, c'est pas ton jour. On regrette vaguement le confort de la maison familiale, on jette un oeil aux infos nationales de notre cher pays, et finalement on se dit qu'on n'est pas si mal. On n'a peut-être pas de chauffage, pas de four, pas de verrou fonctionnel à notre porte d'entrée, mais bon, on a de l'essence (pour ce que ça nous sert...) au moins. Et puis, et puis nous, on a le College House.




 "Wake up and smell the coffee !" 
 Oui, avant de transformer ce coin de web en Bureau des Plaintes, je voulais rendre hommage à ce qui est devenu notre QG, le meeting place depuis les premiers jours de notre arrivée à Cardiff City, The College House. 
 On a tendance à mettre en lumière les mauvais côtés, tous les petits tracas de la vie quotidienne et la difficile acclimatation aux us et coutumes britanniques (d'ailleurs, j'ai de plus en plus de mal à croire que l'île fasse bel et bien partie de l'Union Européenne ; tout est tellement... anglo saxon ici, on a l'impression diffuse d'être perdus quelque part dans l'océan à mi-chemin entre nos concitoyens européens et les Ricains, sans avoir les repères de l'un comme de l'autre, ou bien en ayant un peu des deux, c'est selon. Le cul entre deux chaises -- caught between a rock and a hard place je crois.) c'est notre côté français parait-il, un gène hexagonal qui nous rend râleurs, pas contents et souvent malaimables, on n'y peut rien. Entre ça et cette habitude de manger des fromages nauséabonds, franchement, je ne comprends pas qu'on ait encore une image glam' chez nos voisins. Un vrai mystère. Mais je m'égare.



"Our version of Central Perk... only better !" (thecollegehouse itself)

 The College House donc, c'est un petit coin de paradis pour des gens qui -comme moi- sacralisent le goûter, vénèrent le chocolat chaud et fondent à la première bouchée de muffin. Ils ont aussi, aux dires des amateurs de café, un mocca ravageur, un cappucino "comme - ça", et des Welsh cakes, des focaccia, des baguettes... Mais pas que. C'est aussi le café du coin où les serveurs sont tellement gentils qu'on se demande comment il est humainement possible de garder une telle bienveillance tous les jours, sans faillir, à l'égard de tous leurs clients. C'est un local cosy, des canaps' et des pupitres d'écoliers, des livres à feuilleter à l'envie (de "L'italien pour les nuls" à Zola en passant par Tolkien et Umberto Eco, en langue originale à chaque fois bien sûr)... The College House a également la playlist parfaite. Celle qui te donne un peu de chaleur quand les nuages menacent en toi, celle qui te donne la quiétude et ce léger sourire qui accompagnent une satiété bienheureuse. 

 Ami cardiffois, pousse la porte, et sauve ce qui reste de tes orteils congelés autour d'une tasse de thé. Remplis ton ventre affamé de bouchées italiennes, françaises ou galloises, et vide ta tête des conflits intérieurs et autres stress parasites pour savourer la paresse alanguie et ronronnante d'une parenthèse apaisante. 

 Quant à vous autres qui n'êtes pas près de moi, j'aimerais vous y emmener, un d'ces quatre...

 Pour les trouver, c'est au 56 North Road ou sur http://www.facebook.com/thecollegehouse

Ps - appel aux trois mousquetaires, un chtiot challenge pour vous : chiche de faire une triangulaire des "the place to be", un coup de coeur ou simplement une visite, un lieu connu de votre chez vous ? Premier appel donc, le café/resto/bar/nightclub de votre choix, donnez-nous envie ! Zoubis


Claire.

samedi 16 octobre 2010

Je hais la british attitude.


Alors voilà. C'est dit. Ici, je me sens comme un poisson dans le désert, tout me fait suffoquer. C'est terrible. La Grande-Bretagne, ennemie centenaire de ma douce France, j'aurais du me douter qu'il y avait baleine sous caillou.
En vrac, j'ai choisi Cardiff pour: progresser dans la langue de Shakespeare, parce que selon mon cher coordinateur Erasmus, les pays-saxons, ça n'a rien à voir avec l'Europe continentale, non, du tout, eux ils savent ce que c'est qu'une organisation sans faille, parce que c'est le pays des Beatles, des Rolling Stones, des Clash, enfin bref de tous les groupes les plus cools du monde... Mon coeur me poussait undubitablement vers la douce Espagne, sa chaleur, sa cuisine, ses beaux gosses... Enfin je m'égare mais bon la crise et le taux de chômage aidant, je me suis dit "apprends la langue de la globalization, assure tes arrières ma grande".
Bah dis donc, c'est sûr, j'ai tellement bien assuré mes arrières que maintenant, ça fait mal au ***.
        
La langue de Shakespeare, je la pratique moyen car mes colocs sont malaisiennes et espagnole. Et mes amis ici sont français...
L'organisation, excusez-moi, mais là pour la coup, ils sont vachement plus européens que prévu!
La musique okay et l'attitude rock'n'roll encore plus, tout le monde est looké, c'est incroyable, toi à côté, t 'es Laura Ingalls, t'as la saveur d'un bonbon nature. Mais bon être rock, c'est cool, mais te retrouver en boîte à côté d'une table de British girls tellement pétées qu'elles prennent leur cul en photo, euh, disons, non, là je le sens moins bien. Et est-il normal que la norme dans ce pays pour aller en boîte c'est en shorty et en porte-jarretelles?
En vrac, ce qui me rend dingue: la circulation. Rien à voir avec le fait qu'ils roulent à gauche, c'est juste qu'il n'y a aucune logique dans le passage rouge/orange/vert du traffic light et que toi tu peux rester 5 bonnes minutes sur un trottoir sans qu'à aucun moment, ce soit ton tour de traverser (quand il y a un passage piétons, ce qui n'est pas toujours le cas et ce qui rend ta vie parfois terriblement dangereuse).
La bouffe, désolée d'appuyer là où ça fait mal mais les gars, c'est pas possible. L'absence de transport en commun. Le prix des clopes. Les boutiques qui ferment à 5 heures.
Enfin ma mère dit: "c'est juste le temps que tu t'habitues, après, tu seras mieux." et ma longue expérience m'a appris que ma mère avait toujours raison. Alors okay, God save the Queen.


Mathilde.

vendredi 15 octobre 2010

Show must go on...

Chers amis expatriés, vous le savez sûrement déjà (la magie d'internet n'est-ce-pas ? :)) mais ça commence à être sacrément le bordel en France ! Une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce mardi, la SNCF tourne toujours au ralentis, tout comme les raffineries...
Depuis hier soir la révolution s'invite chez nous.. Et quand je dis chez nous je veux dire dans le bâtiment Lettres !





Je garde donc l'oeil et les oreilles bien ouverts ce week-end pour vous confirmer (ou pas) si la Normandie est bel et bien dans le chaos de la pénurie (essence et trains confondus), et vous donne des nouvelles dès lundi (date de la prochaine AG) sur l'état de siège de notre maison cosmopolite !
Bon week-end à tous.


BREAKING NEWS du 19 Octobre 2010
LundiES301,16h49 : "si vous ne voulez pas dormir ici ce soir... Il faut sortir, maintenant." ou comment se faire virer du cours d'anglais de Madame D.
L'AG a décidé le blocage peu avant 16h, une heure après c'était la REVOLUTION. Tous les bâtiments sont bloqués jusqu'à la prochaine AG, mercredi 10h. Il y a quand même de gros risques que cela soit reconduit jusqu'au vendredi...
Concernant la situation dans le reste du pays, Rennes 2 a voté le blocage jusque vendredi, le gasoil se fait très très rare (à Evreux on en trouve plus depuis vendredi) et si ça continue on pourra se brosser pour le sans plomb également. Si j'avais pas aussi peur de perdre ma place en allant à la chasse au carburant, j'irai bien re-re-compléter mon plein. Mais non, arrêtez de dire que j'ai peur de redevenir piéton, c'est pas vrai !


Mélie.

mardi 12 octobre 2010

España, te amo.


Le mec canon parle aux Français !
First of all, veuillez excuser mon retard dans la rédaction de cet artículo. A vrai dire, c'est pas l'envie qui me manquait, mais plus le manque de créativité et d'imagination. Après tout, je suis canon ! Je ne peux pas être en plus intelligent.



Zaragoza, ¡es una ciudad de puta madre! (note à Mémé : utilise cette expression seulement en Espagne. Cela veut dire en gros, "ça déchire". En Amérique du Sud, ça serait "une ville de merde")
Tout d'abord, Erasmus, comme le disait Clarinette, c'est un bordel sans nom. Ajoutez à cela une administration universitaire espagnole se tournant encore plus les pouces que son homologue française, vous comprendrez alors que les premiers jours (voire dans mon cas les premières semaines), on est un peu dégoûté d'Erasmus. Avec le processus de Bologne, on supprime des classes voire des licences entières (celle de langue française est en voie d'extinction par exemple). Ce qui fait que les professeurs virent en priorité les étudiants Erasmus des cours, faute de place pour les accueillir. Et toi pendant ce temps là, tu es bien dans la merde pour remplir ton contrat d'études.
La colocation : ma foi très bien. Appart situé à 5 minutes de l'Université. Je le partage avec un Italien, un Mexicain et un Chinois qui-est-Chinois-mais-qui-est-en-fait-un-étudiant-Erasmus-Allemand. Les voisins sont forts bruyants, comme tous les Espagnols.
L'autre jour, la France m'a manqué. Pour remédier au problème, j'ai décidé d'aller au supermarché acheter un Roquefort. Alors que je faisais mes petites emplettes, est passée à la radio une reprise de "Que je t'aime" de Johnny version espagnole (ça fait : "Que te quiero, que te quiero, corazón"). Je me suis senti chez moi, VDM.

Pêle-mêle de ce que j'ai pu remarqué en Espagne :
- Le problème avec l'Espagne, c'est qu'il y a trop de Français. Impossible de ne pas croiser ungabacho (à Mémé : un Franchouillard ndlr.) à chaque coin de rue. Viennent ensuite une population estudiantine assez répandue d'Allemands et d'Italiens. 
- L'Espagnol conduit mal. Il a une voiture toute neuve, certes, mais avec plein de bosses.  
- A Saragosse, le jeune espagnol persiste à croire que la coupe mullet, c'est classe et dans le vent.(Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, regardez des photos de Rod Stewart ou de David Bowie). 
- Saragosse est une ville très sûre, jamais on se sent en danger. Tu peux rentrer chez toi ivre mort à 4 heures de mat' sans crainte de te faire emmerder. 
- L'Espagnol parle très mal anglais. Il ne va pas dire "How are you ? I'm John" Mais plutôt :"Jow (prononcer le J comme Julio Iglesias) are you ? I'm Yohn. 
- Les entreprises privées sont présentes au sein de l'Université, (chose impensable en France). Ainsi, quatre banques ont leurs succursales au campus, et on te demande le jour de l'inscription de choisir le logo de la banque que tu veux faire apparaître sur ta carte étudiante. Si tu marques rien, les quatre seront affichés, histoire de pousser le vice jusqu'au bout.
- La chanson "Hélène, je m'appelle Hélène" est très connue en Chine. Je sais, ça n'a aucun rapport, mais c'est mon colloc chinois qui me l'a dit.

La prochaine fois, je vous parlerai des fêtes du Pilar. Les fêtes patronales de la ville.

Photo : La Basílica Nuestra Señora del Pilar.

Le mec canon.