mercredi 24 août 2011

Lovely.

Suite à la pression populaire et aux accès de névroses de Mélanie Mémélie, je fais mon come-back sur ce blog que j'avais délaissé un court laps de temps plus par fainéantise que par manque de temps. Aujourd'hui est presque comme hier, je suis toujours le même jeune homme charmant et vigoureux, avec un esprit sale dans un corps sale.
He dejado España, pero nunca España me dejará. Je suis dans le Nord maintenant, le froid Nord, où on mange mal et où les grands bâtiments ont un nom de défaites napoléoniennes.


WELCOME TO ENGLAND
(C'est juste pour illustrer. J'aurais pu mettre l'Union Jack mais c'est tellement bâteau)

Pour ceux qui ne le savent pas encore ou qui ont oublié ou qui s'en foutent totalement, je suis à Exeter, Devon.



Exeter, c'est comme Caen. C'est aussi grand, y'a un port, sa bonne pelleté d'alcooliques notoires et son mauvais temps. La différence est qu'il y a des Pakistanais et qu'on roule à gauche. Voilà.
Allez savoir pouquoi, il y a un nombre anormalement élevé de touristes espagnols.
J'ai travaillé à WH Smith, chaîne de librairies britannique. Malgré seulement 6 semaines passées là, je suis déjà considéré par un collègue comme "a fucking drunkard". C'est bon, hein, j'ai plus trop de souvenirs de la soirée !

Dans le Devon, l'anglais est vraiment bizarre. Tant les habitants que la langue. Ils ont une certaine tendance à ne pas prononcer les "t". "Bottom" devient "Bo''om" etc. Et on dit "actualleeyy".
Quelque chose qu'on m'avait dit sur les Anglais et qui semble se confirmer : ce sont de gros faux-culs, eh oui, j'ose le dire. Ils peuvent être sympas, polis, trop parfois, mais si tu as le malheur de ne pas être de la partie, tu peux être sûr que ça va jacqueter derrière ton dos.

J'ai essayé de voyager un peu (Bristol, Londres). Mais le train, c'est cher. Même si ça semble mieux fonctionner qu'en France.


J'ai même eu le temps de faire un petit saut à Hogwarts !

On en dira ce qu'on en voudra, mais l'Angleterre, c'est pas le meilleur pays pour y vivre. La bouffe est super-chère, les Anglais sont chiants quand ils sont bourrés, et les bus, c'est une HORREUR (je le fais bien le français râleur, hein ?). Ce ne fut qu'une fois à Exeter que je me suis aperçu que l'Espagne me manquait terriblement. Et à chaque fois que j'entendais de l'espagnol dans le magasin (ce qui devait arriver tous les jours), mon petit coeur et moi, on était nostalgiques.

Maintenant, je suis rentré. Je dois faire cette saloperie de rapport que j'ai à peine entamé. L'année prochaine, c'est Rennes, d'ailleurs si quelqu'un a des plans pour un studio je suis preneur. (Claire, je sais que tu mourrais d'envie de faire une colloc' avec moi, mais moi je préfère rester tout seul !)
Jordan.


Edit de Mélie : Heuresement que je suis là pour remettre l'article à sa bonne place sinon 0 visibilité, donc personne ne lit ton article, et personne ne t'aide pour ton appart, tu dors sous les ponts, tu meurs de froid cet hiver, nous serons à jamais privés de tes articles, fin de l'histoire. Et je tenais à préciser que je n'ai pas d'accès de névroses mais que c'est gentil de te préoccuper de ma santé mentale :).
C'est cadeau : 
http://www.youtube.com/watch?v=0aPwh4CsV94&ob=av2n 

vendredi 12 août 2011

Ciao Bella Cairns.


Le stage est fini. Six semaines, déjà.

Ca y est, j’ai fait mes adieux à Cairns la tropicale, Cairns la belle, Cairns la ville où tout a commencé. Je n’en reviens pas que ce stage soit déjà terminé, il me semble avoir poussé la porte du Cairns Post pour la première fois il y a quelques jours seulement. Et pourtant, samedi dernier j’étais là, à lancer des « see you » au staff du journal sans y croire et à observer le paysage défiler sous mes yeux pour la dernière fois. Qui sait, je reviendrai peut-être un jour…
Pour la dernière ligne droite je suis retournée dans la rédaction du Cairns Post après trois semaines de vadrouille entre les bureaux de Port Douglas, Mareeba et Atherton. Trois semaines de journées plus ou moins creuses dans ces petites villes paisibles où le journal local tient néanmoins un rôle essentiel dans la vie de la communauté, créant du lien social, prenant parti aux côtés des membres de la commune dans des luttes qui leur tiennent à cœur – rénovation de l’hôpital, construction d’une caserne de pompiers, publicité pour des œuvres de charité… Cela peut paraître bien anodin, mais pour ces communes qui ne dépassent pas les 3000 habitants, c’est peut-être la différence entre continuer à vivre sereinement ou laisser la communauté dépérir.

Atherton, de nuit

Le travail à Atherton n’a pas présenté grand intérêt pour moi ; la vie locale en revanche était déjà beaucoup plus intéressante à observer. Le lundi de mon arrivée se tenait dans mon hôtel une « funeral party » - une fête d’enterrement. La mère du patron du Barron Valley Hotel venait en effet de décéder après plus de 40 ans à servir les clients derrière le comptoir du pub attenant à la réception. Cependant, ici pas question de costumes sombres et tristes mines. Les gens parlent, s’amusent, boivent, chantent, boivent, montent sur les chaises, boivent, mangent, boivent, dansent… Le karaoké va durer jusque tard dans la nuit – je m’éclipse sans pousser la chansonnette, assez ébahie par ce spectacle. Peut-être cette manière de faire son deuil est-elle plus saine… partager un peu de réconfort et noyer son chagrin dans la fête et l’alcool, pourquoi pas - en sachant que cette fois au moins, on a une bonne raison de le faire.

Quoi qu’il en soit, il est bon de retourner à Cairns. Vendredi soir T. m’a mis de côté un billet pour un concert aux Tanks, à la condition que j’écrive une critique dans le Cairns Post. Ma foi. Gomez, le groupe qui joue ce soir, semble avoir une réputation à tenir auprès d’un public d’adeptes, trentenaires fans du quintet rock british depuis leurs débuts dans les années 1990. Tant mieux, leur musique est plutôt bonne, et le show dans cette petite salle pleine de monde est tout à fait satisfaisant.

Tanks Arts Centre, Cairns - anciens réservoirs à pétrole

Enfin au journal, pendant cette dernière semaine de boulot je redeviens la petite stagiaire de mes débuts, juste un peu moins paumée, et avec quelques articles sous le bras à ajouter à mon portfolio… R., qui est décidément une personne formidable, me déniche un job pour une journée : je dois interviewer L., stagiaire américaine à Passions of Paradise, cette entreprise qui emmène les touristes jusqu’à la Grande Barrière de Corail à bord d’un catamaran rouge et blanc. Pour cela, je passe donc la journée de jeudi en mer, entre plongées sous-marines dans les coraux et entretiens avec la jeune étudiante en tourisme. Je trouve un écho dans son émerveillement, quand elle dit ne pas croire sa chance d’avoir trouvé un pareil stage dans un endroit aussi magnifique.

Il sera aussi difficile pour elle que pour moi de quitter cet endroit – ou presque.

A bord du happy hippy campervan

Pour ma part, je n’en ai pas tout à fait fini avec l’Australie. Samedi dernier j’ai donc plié bagage et fait mes adieux à Cairns et sa région, pour sauter dans un van et tailler la route vers le sud. Je suis accompagnée dans le début de mon périple par T., compagnon de voyage idéal et cuistot émérite – au vu de mes propres compétences culinaires, c’est sans doute mieux ainsi. Après quelques arrêts à Mission Beach où le cyclone Yasi de février a laissé une empreinte indélébile sur le paysage, Paluma Range pour escalader les rochers dans une cascade au milieu de la jungle, puis Ingham, Balgal Beach, ou encore Townsville, nous arrivons à Airlie Beach lundi afin d’y garer le van dans un caravan park et de pouvoir profiter des Whitsundays.

Josephine falls

Les Whitsundays, c’est un groupement de 74 îles au large d’Airlie. Du simple rocher aux plages longues de plusieurs kilomètres enserrant des forêts inhabitées, les paysages qui s’offrent à nous sont absolument incroyables. Ce qui n’était qu’un rêve, une image de carte postale, s’étale juste devant nos yeux : l’eau turquoise, le ciel azur, le sable blanc, la végétation luxuriante, cette palette de couleurs semble irréelle de perfection. En kayak pendant une matinée, puis sur le catamaran Camira pour une journée de croisière au milieu des îles… Toutes voiles dehors, navigant vers Whitehaven Beach, comme tous les passagers du bateau je m’imagine voguant autour du monde sur mon propre navire. Me lancer dans la piraterie ne m’a jamais semblé aussi tentant.

En attendant, aujourd’hui T. repart à Cairns tandis que je continue mon petit bonhomme de chemin, explorant la côte, toujours plus au sud. Mon avion de retour quittera Perth le 23 août – le compte à rebours commence…

A bord de la Camira, dans les Whitsundays

Claire.

mardi 26 juillet 2011

Porque tanto perderse, tanto buscarse, sin encontrarse.


Mélie's here. Your one and only source into the scandalous lives of..... Reus.
Il y a certaines choses qui vous collent à la peau, et dans mon cas je dirais que c'est mon statut de provinciale. Dans l'ombre de Paris ou de Barcelone, je suis toujours à une petite centaine de kilomètres du dynamisme, des métros bondés, des problèmes pour se loger, des Starbuck's, des embouteillages, des cinémas dans chaque quartier, des épiceries à chaque coin de rue, du Parque Güell ou de la tour Eiffel.
Mon bonheur se rencontre au bout des rails que j'emprunte souvent à contre-sens, quand d'autres fuient la grandeur qui les étouffe, je la retrouve avec bonheur quand une pause m'est accordée.

Dimanche je me suis donc rendue à Barcelone, pour la deuxième fois depuis le début de mon stage.
Récit d'une journée riche en émotions.

7h25, mon réveil sonne et me voici sortie du lit quasi immédiatement, ce qui n'arrive jamais les jours travaillés. Après un bon petit déjeuner me voilà en route pour la première étape de mon voyage : la gare. A mon arrivée je constate que le soleil est timide aujourd'hui, qu'il ferait peut-être même bien un peu frais.

9h17, le train s'élance, et la lecture m'occupera tout le trajet, jusqu'à ce que j'entende la phrase magique "Proxima Parada, Barcelona Sants." Je retrouve Mathilde dans une gare moins bondée que d'habitude, et après avoir checké rapidement le plan nous voilà dans le métro qui nous conduira jusqu'à Bego, l'acolyte de mes acolytes, et la boucle est bouclée. Quel bonheur de voir enfin en chair et en os quelqu'un dont on a si souvent entendu parler.

Un arrêt à Starbucks s'impose. Une orange pressée ou un chocolat chaud plus tard, nous voici de nouveau dans le métro pour la première activité de la journée : Le walking tour, qui nous fera traverser 2000 ans d'histoire en 2 heures, le tout en anglais. (un bon échauffement pour la suite)

13h + quelques minutes de retard : un groupe d'une dizaine de personnes partent vers le premier passage obligé Las Ramblas : cet endroit à touristes que tout bon Barcelonais qui se respecte cherchera à éviter à tout prix. Cosmopolite prend tout son sens : parmi nous des Australiennes (kikoo Claire!), un Américian, des Irlandais, Scottish et autres allemands. (+ deux françaises et une espagnole si vous avez bien suivi !).


Ce genre d'expériences se vivent et ne se racontent pas, c'est pourquoi je laisserai les photos vous donner un aperçu plus concret. (et il faut bien avouer que ma flemme s'en trouve bien arrangée)




On mettra de côté le fait que Mathias, un suédois à l'accent anglais-américain parfait et au discours agréable qui est aussi notre guide de la journée, passera la première partie de l'après-midi à making fun of me. Parce que je vis à Reus, et que donc je suis censée connaitre plus de choses que les autres sur Barcelone. Même plus que Mathilde qui n'a pas caché y travailler. C'était sans compter sur le fait que je suck grave en histoire et que j'ai une mémoire de sea food, n'en déplaise à Mathias qui n'aime pas ça et qui se prive donc des saveurs d'un bon nombre de tapas. 

Place aux anecdoctes rigolotes, parce qu'après une longue semaine de travail, de fous furieux qui vous hurlent dessus sans vous laisser expliquer que putain vous êtes derrière votre bureau et vous ne pouvez rien faire (les parles du stage, un peu plus tard, dans un autre article, promis), c'est tout ce qui compte :) 

Ici Hemingway se l'est collée plus d'une fois...

Amis cinéphiles, ce lieu fut à la fois témoin du tournage de Vicky Cristina Barcelona et du Parfum.


Sur cette photo, on aperçoit la fenêtre de la chambre où Picasso a perdu sa virginité. (True story)

Vous pensez que la décoration de cet immeuble est l'oeuvre d'un enfant ? Que nenni. Sur la face : Picasso making fun of Miro, et sur le côté Miro making fun of Picasso. Ah ces peintres, quand ils sont borrachos... 

En vrac : 
- Barcelone est la ville européenne où il y a le plus de jours fériés.
- Le terme "Barça" ne peut désigner que l'équipe de foot et non la ville (nom d'une pipe en bois). Si l'on veut utiliser un diminutif pour parler de Barcelona, ce sera Barna.
- Le 23 avril, jour de la Saint Jordi, les garçons offrent une rose à une fille qu'ils apprécient (ce n'est pas forcément de l'amour), et les filles offrent un livre aux garçons.
[...]
 
16h45 : C'est l'heure de la fin du monde, du moins du mien. Autrement dit l'heure du dernier volet d'Harry Potter. Non je n'en parlerai pas. Je suis actuellement en Post Potter depression, alors laissez-moi tranquille. 
Un détour par le macdo proche du cinéma qui nous a offert la projection du film en VOSTE (un délice... hum *s'étouffe* -mais ça aurait pu être pire, j'aurais pu assister à la version doublée en espagnol), un interlude "je suis bourré donc je m'embrouille avec les flics" qui nous aura servi de spectacle quelques minutes et c'est déjà l'heure de retourner à Sants.

23h45 : home sweet home.


La suite au prochain épisode ! Olé !



Mélanie 

Comme un poisson dans l'eau...


Une semaine de plus, et une semaine de moins… Ca y est, cela fait un mois que je suis en Australie. Oserais-je dire un mois de pur bonheur ? Hm, tellement cliché. Mon stage est maintenant bien entamé, il ne me reste que deux semaines – une à Atherton, et la dernière verra mon retour auCairns Post. Et après… j’avais prévu trois semaines de vadrouille, il semblerait qu’une rentrée anticipée à Sciences Po ampute ce petit périple sur la côte est d’une semaine. Cependant on ne pourra pas dire que je n’ai pas eu le temps de voir du pays, car ces quatre premières semaines de stage m’ont offert plus d’opportunités de visiter les environs que je n’aurais jamais pu l’envisager en voyageant seule.

Après Port Douglas, c’est la petite ville de Mareeba qui m’a accueillie cette semaine. Mareeba, c’est une unique rue principale, des exploitations de tabac, café et canne à sucre et des éleveurs de bétail et de chevaux tout droits sortis d’un western à l’américaine. Samedi dernier, pas moins d’une douzaine de milliers de personnes se sont rassemblées lors du Mareeba Rodeo, rendez vous annuel incontournable pour tous les cowboys de la région. Et le mot cowboy n’est pas un abus de langage – chapeau vissé sur la tête, jeans, bottes et gros ceinturon argenté, on se croirait au fin fond du Texas.

Rodeo time (pic T. Lee)

Dans l’arène pleine à craquer se succèdent démonstrations de dressage équin, rodéo à dos de taureau ou de cheval, et courses de tonneaux. Les cowboys du Queensland et de New South Wales s’affrontent pour rapporter des trophées dans leurs états respectifs. La plupart des concurrents ne tiennent que quelques secondes sur le dos de leur monture en furie. Heureusement d’ailleurs, au vu des conséquences de cette courte chevauchée sur les cavaliers – certains se relèvent à grand peine. Tout autour de l’arène principale s’étalent des kilomètres de stands : le Mareeba Rodeo c’est aussi une grande fête foraine, avec d’innombrables échoppes de malbouffe toutes identiques, et les manèges vomitifs à souhait qui les accompagnent. Le tout baigne dans la poussière et le bruit, l’odeur de friture et de bière, des marées humaines se croisent dans les allées, se jaugent, se cherchent – les jeunes cowboys cherchent leurs cowgirls ce soir. L’élection de la Rodeo Queen a d’ailleurs eu lieu dans l’après-midi, parmi les épreuves de coupage de bois et autres démonstrations de savoir-faire rural.

J’ai malheureusement raté ce beauty pageant pour assister à un match d’AFL, ce sport typiquement australien où des grands gaillards plus imposants les uns que les autres sautillent pour attraper un ballon ovale sur un terrain ovale lui-même, avant de tenter de l’envoyer entre des poteaux qui ne sont pas sans rappeler un certain jeu fictif nommé Quidditch (non je n’ai pas vu les dernières aventures du petit brun myope et balafré – tiens, on dirait moi –, car le cinéma coûte autour de 17 dollars ici). Les puristes s’indigneront sans doute de cette description peu académique de ce noble sport où tous les coups sont permis puisque les joueurs ne peuvent être exclus du terrain, mais fort heureusement mes compétences sportives n’ont pas été mises à contribution pour un article sur cette rencontre.

Tropical Tablelands Caravan Park - mon palace

Non, cette semaine mon travail à Mareeba fut consacré à l’histoire de l’hôpital local et aux doléances des cultivateurs de mangue. Des articles très couleur locale qui s’ajoutent aux cinq publiés dans la Gazette de Port Douglas. Petit à petit j’intègre les règles du journalisme tel qu’on le pratique au Cairns Post, grâce aux conseils bienveillants de mes collègues. Cette semaine, N. a été mon mentor : non content de me transmettre ses règles d’or et autres trucs et astuces, N. m’a également prêté un vélo pour effectuer les 3 km qui séparaient mon lieu de logement, un caravan park/hostel de bord d’autoroute, du Tablelands Advertiser

J’y suis devenue une légende dès mon deuxième jour. J’ai en effet réussi à… me perdre, pédalant sur l’autoroute entre kangourous écrasés et camions pachydermiques. J’ai réalisé assez vite que cette route me mènerait à ma perte plus vite qu’à Mareeba, et en arrivant au boulot on m’a juré que je ne serais jamais oubliée pour cet exploit. Bah, peu importe le chemin vers la postérité… au moins leur journée a été illuminée, et puis maintenant dès que je me rends aux toilettes ou que je prends ma pause déjeuner, on me fait jurer de ne pas me tromper de couloir. La postérité vous dis-je. Hum.

Jungle walk, Kuranda

Cette semaine est une fois de plus passée à une vitesse folle, et le weekend qui l’a suivi semble s’être perdu dans une faille spatio-temporelle. La journée de vendredi (jour férié) fut dédiée à l’exploration de Kuranda, village touristique au cœur de la forêt tropicale, où après une marche de près de deux heures dans la jungle, j’ai eu l’honneur de partager le talent incroyable de Marc Steiner, musicien, peintre et humaniste, qui m’a donné une leçon improvisée de didgeridoo et de vie, au beau milieu de sa petite boutique remplie de ces instruments capricieux et majestueux. Un moment inoubliable.

Samedi et dimanche, ce sont les paysages de Cape Tribulation qui se sont offerts à moi. Après une nuit dans un bungalow au cœur de la forêt tropicale, c’est sur les plages de sable blanc et dans l’eau cristalline de l’océan Pacifique que ce weekend parfait s’est achevé. Louer un kayak pour explorer la Grande Barrière de corail, voir un banc de poissons scintillants sauter hors de l’eau devant nos yeux, manquer de marcher sur une raie cachée dans le sable, déranger les crabes roses sur les rochers, finir par rester sur la plage pour observer le coucher du soleil… Certains moments sont préservés quand on ne cherche pas à les expliquer. Je me sens juste incroyablement privilégiée.

Myall Beach

Claire.

jeudi 14 juillet 2011

"Je vous parle de la vraie Catalogne, celle qui va jusqu'à Perpignan !"


Ah, ah, ah, la grève a plié! Et oui depuis que je travaille pour The Big Company, casser un mouvement de contestation n'a plus aucun secret pour moi. Sarkozy (mon maître à penser depuis que je suis capitaliste) m'a bien fait la leçon: "sutout laisse pisser, ils en auront marre avant toi, ils ont besoin de travailler pour manger et forcément au bout d'un certain temps, des querelles vont éclater. Allez, viens boire un scotch et fumer un cigare". Non, je déconne, Sarkozy n'utilise pas le mot querelle. Bref, maintenant que j'ai réussi ma vie (j'ai une montre SWATCH), je laisse les mouvements sociaux mourir comme ils sont nés (c'est-à-dire dans le bordel le plus total) et je remets ces fainéants au boulot. Non mais.

Du coup, aperçu de Barcelone:



































Et la Sagrada Familia : 



Que dire sur l'Espagne?
Déjà, je pense que Barcelone n'est pas très représentative, c'est vraiment une ville à part, dans une région indépendantiste... Mais disons que, comme vous vous doutez, les espagnols font tout tard: manger, dormir, se rendre compte que le monde court à sa perte... Du coup, l'ambiance est plutôt sympa, même si en ce moment, j'oscille entre deux mondes différents: les Barcelonais qui se lèvent tôt (bisou Sarko!), qui bossent (bon faut pas déconner, des fois ils se cassent à 10 ou 11h du mat' sous des prétextes fallacieux, "Je sors". Oui, pour moi, quand y'a pas de prétexte, c'est fallacieux. Oui je sais ce que ce mot veut dire. Je voulais le placer c'est tout. Je t'emmerde. Bref, le monde des travailleurs disais-je, et celui des hordes de touristes qui se précipitent sur leurs appareils photo sans même prendre le temps de regarder ce qu'ils shootent (cf le Parque Guell un dimanche parès-midi). Donc pas les deux catégories les plus sexy. Mais bon si je demande à mon patron d'avoir mon mardi et mon mercredi pour visiter et de venir travailler samedi dimanche, je connais déjà la réponse. Bon bah tant pis.

En bonus: Quelqu'un dans une conversation m'a interjecté (je suis pas sûre qu'il existe celui-là en revanche) d'un "Hombre!", je me suis tellement sentie espagnole, je crois que j'ai failli uriner.
La fille de ma logeuse pense que le film de Dany Boon s'appelle "Bienvenue chez les shit". Je ne l'ai pas contredit.

Mathilde.

Des backpackers et des gazettes.


Je continue en solo, à la fois en Australie et sur ce coin de web… y a-t-il encore quelqu’un par ici ? Mes comparses sont-ils encore vivants ? N’avez-vous rien à dire de vos pays respectifs, pas une anecdote, une rencontre, un constat ? Bien sûr que si bande de feignasses. Alors à vos claviers, jod*r !
En attendant, je meuble le silence, ne vous déplaise.

Arrêt sur la route entre Cairns et Port Douglas

J’ai donc déménagé ce weekend après deux semaines passées à Cairns – une semaine dans le quotidien le Cairns Post, et une semaine dans l’hebdomadaire gratuit le Cairns Sun. Ces deux premières semaines furent à la fois paisibles et riches en découvertes. Les équipes avec qui j’ai la chance de travailler sont composées de personnes formidables, des gens ouverts, toujours prêts à transmettre leur expérience, patients et surtout pleins d’attentions.  Chaque jour je rencontre des nouveaux personnages qui complètent une galerie de portraits hauts en couleurs que je commence à chérir.

Il y a D., chief-of-staff de son état, que l’on croise à toute heure de la journée sur le terre-plein central au milieu d’Abbott Street, cigarette au bec, car en Australie l’interdiction de fumer dans les lieux publics s’applique également dans un périmètre de 4m autour des bâtiments. De toute façon, à $15 (12€) le paquet, il faut avoir plus qu’un salaire de stagiaire (oxymore) pour s’autoriser le luxe d’une dose de nicotine. Il y a T., le publicitaire à l’apparence un peu fruste et qui dès qu’il se met à parler semble soudain se transformer en gentleman britannique aux allures de poète. Il y a également A., photographe et hyperactive, qui trouve avec un naturel déconcertant les mots pour détendre une assemblée de chauffeurs impatients bloqués dans la chaleur tropicale à la sortie d’un aéroport… Mais aussi R., mariée à un Allemand lors d’une cérémonie sur Trinity Beach, qui s’occupe des photos publicitaires du Sun et aime assister aux cours de zumba gratuits sur l’Esplanade. Et bien sûr l’autre T., lui aussi photographe, qui a vécu tant de vies en une seule, entre l’Australie et l’Europe, qu’il semble incroyable qu’il n’ait que 29 ans.

Show time à Fleming Street

Et puis il y a R., évidemment, celle qui a fait tellement plus que me loger ! En plus d’un toit, R. m’a offert son expérience de Cairns, du journalisme, de l’histoire de la région ; hasard du calendrier, elle a également accueilli une équipe de tournage pendant 2 jours, venus filmer des scènes de la série australienne The Straits dans sa maison, qui a donc résonné de « And… ACTION ! » pendant 24 heures. R. est aussi celle qui m’a conduit en ville chaque fois que j’en avais besoin, m’a aidé dans mes recherches de logement, et qui a tout fait pour que je profite à fond de ce stage, que ce soit en me présentant à plus ou moins tout le staff du Cairns Post, en m’offrant mes premières interviews et mes premiers articles, ou en me dénichant deux places de concert gratuites un vendredi soir…

Emma Louise

Dimanche dernier j’ai déménagé, je suis maintenant à Port Douglas. Changement de décor, je suis maintenant en auberge de jeunesse, au beau milieu de dizaines de jeunes arrivant du monde entier armés du fameux sésame, le Working Holiday Visa, pour s’offrir une année entre petits boulots et plages tropicales en Australie. J’ai ainsi rencontré M., coiffeuse allemande en quête d’aventures autour du monde, qui rêve néanmoins de se poser un jour pour ouvrir son propre salon ; et D., cet italien à l’anglais hésitant qui préfère balayer d’un éclat de rire les nombreuses incompréhensions qui coupent la conversation ; ou encore ce couple de français dont je ne connais même pas les noms, rencontrés autour d’une table de poker dans un pub du coin, qui visitent la côte est depuis décembre, suivant les opportunités de travail qu’ils trouvent sur leur chemin.

Ces rencontres sont un véritable vivier dans lequel je puise les crokeys d’aller plus loin. Ces gens ont vécu tellement de choses, à des âges pas forcément plus avancés que le mien… ça force le respect.


L'auberge de jeunesse, Parrotfish Lodge

A part ça, au boulot tout va bien. La Gazette et son dirigeant, G., ont été assez inconscients pour me laisser au volant d’une voiture – toute seule. Une hybride à boîte automatique. Sur le MAUVAIS côté de la route. Pas de dégâts au final, c’était même plutôt chouette : sur un pont au dessus d’une rivière j’ai pu apercevoir des crocodiles lézardant au soleil, tandis que la radio diffusait en continu Jet, John Butler Trio et AC/DC. Ma destination : la petite ville de Mossman, au pied de la forêt tropicale, pour assister à une cérémonie de la NAIDOC Week, semaine de célébration des cultures indigènes (Aborigènes et Torres Strait Islanders). Ainsi qu’on me l’avait soufflé, avoir un appareil photo professionnel à l’épaule ouvre les portes et délie les langues : les gens viennent me voir, me parlent, m’invitent à visiter telle galerie d’art ou tel comité local… Je commence à me faire à l’accent local, mais parfois il me faut faire des efforts conséquents pour saisir suffisant de mots et en déduire le sens global d’une phrase… Peu importe, ils repèrent mon accent (pourquoi tout le monde croit que je suis allemande ici ?!) et prennent leur mal en patience. Avec à la clef, une participation concrète à l'hebdomadaire et quelques articles publiés ce jeudi.

Envoyée spéciale...

Ce soir c’est free barbecue à l’auberge de jeunesse – une institution en Oz. Voilà qui explique pourquoi on m’avait dit à mon arrivée que la phrase la plus typiquement australienne serait sans doute « Put another prawn on the barby, mate ! ».

Et même si je dois m’habituer aux douches constamment tièdes ou froides, au bruit tôt le matin et tard le soir, aux nuits glaciales et aux journées caniculaires, je me plais bien dans ce petit coin sous les tropiques.

To be continued, mates.
Claire.

mardi 28 juin 2011

Oz mon amour.


Quatre jours qu'il n'arrête pas de pleuvoir. Non, il y a quelques éclaircies, juste assez pour te faire entrapercevoir ce dont tu pourrais profiter si le soleil était au beau fixe, à savoir la plage immaculée, la mer turquoise, la jungle foisonnante et disciplinée des jardins botaniques, les terrasses de café... Cependant, je n'ai pas rompu le pilier de grève pour vous faire un bulletin météo, mais bien pour livrer le résumé de ces premiers jours sur le pays continent, la grande île, down under, l'Oz, la terre des kangourous... l'Australie.


Je ne m'attarderai pas sur les quelques 30h de trajet, entre aéroports et correspondances, fruits tout de même de rencontres intéressantes (comme Edwige, étudiante française en ingéniérie du paysage, qui  m'a rassurée sur mon état de santé mentale quand elle m'a confié s'envoler à Melbourne pour un stage de deux mois dans un parc naturel, non rémunéré elle aussi), et de rêveries de prochains voyages... Hong Kong ? Buenos Aires ? Un regard sur le panneau d'affichage, faites votre choix, cela paraît si simple.


Cairns la tropicale, c'est une ville de 100,000 habitants au Nord Est du pays, le "far north" de l'état du Queensland. Une ville pleine de touristes, d'immigrants de toutes origines mêlés dans l'harmonie d'une foule joyeusement colorée. Ici les gens viennent pour des vacances, pour l'aventure, pour refaire leur vie, qu'importe, ils sont ici pour profiter de ce cadre paradisiaque, en prendre plein la vue et faire des rencontres d'un jour ou de toujours dans cette atmosphère simple et conviviale si propre à l'Australie.


Pour ma part je suis venue pour bosser. Six semaines à écumer les rédactions des journaux des environs, à Cairns, Port Douglas, Atherton et Mareeba, à suivre les reporters, les photographes, leur coller aux basques et m'imprégner de l'ambiance particulière des "newsrooms" en espérant devenir une graine de journaliste au bout du compte. Un doux rêve... qui aujourd'hui semblait presque à portée de main : dans la cour d'un tribunal pour un procès aux côtés de la journaliste juridique ce matin, sur les quais de Cairns pour l'interview de trois aventuriers brésiliens bronzés et souriants, j'avais l'impression d'assister à des scènes hors du commun, qui pourtant sont le quotidien de ces gratteurs de papier. Au programme de demain, une virée dans une plantation de canne à sucre, à 150 km au sud de Cairns, avec le photographe du journal. Bring it on.


Bon, il y a un long, long chemin à parcourir avant le Pulitzer, je n'ai pas touché un seul article (si ce n'est pour vérifier l'orthographe, tâche quant à laquelle je reste sceptique au vu de ma langue maternelle, bien loin des subtilités shakespeariennes), il faudra faire mes preuves en tant que petite stagiaire avant de poser ma griffe en bas d'une nécrologie canine...


Claire

mardi 14 juin 2011

Fuc*ing great.


Claire et moi faisons toujours grève, la mort dans l'âme car nous avons des choses à raconter mine de rien.  Et si vous ne voulez pas que ce soit le carnet de voyages de Madmoizelle.com qui en profite... Faites quelques chose ! Envoyez des menaces à Jojo ou à Math, des chocolats, des mecs... Je ne sais pas mais faites quelque chose parce que ce blog nous fait de l'oeil... :) 
En attendant, on va économiser les mots et parler avec des images !


Si vous nous aimez vous aurez compris, à qui et quoi se rattachent ces images...
Et sinon, tant pis !
(oui, bitch, vous l'avez dit!)

Sans Oublier....

 
Et on vous expliquera toujours pas... On vous dira juste qu'à nous trois on fait un joli triangle géographiquement parlant... Dans le genre isocèle peut-être mais vous savez, la géographie et moi...
Girlz power.

jeudi 5 mai 2011

Les Palomitas en vadrouille.


La fin de l'année approchant ou étant déjà d'actualité pour certains d'entre nous, ou juste pour moi en fait :), il est temps d'envisager sérieusement les prochaines aventures !
En effet, pour valider notre dernière année de LEA, nous avons l'obligation d'effectuer un stage à l'étranger d'une durée minimum de 6 semaines. C'est officiel à partir de ce jour, nous connaissons tous notre destination vacances, enfin euh... stage.
La configuration reste 2-1-1 mais on change les équipes !

Notre jojo d'amour part à la conquête des anglais ! Il ne s'appelle pas William, mais je crois quand même en son pouvoir de séduction, le Devon sera à ses pieds !

Claire est la plus courageuse d'entre nous, et nous ramènera peut-être un kangourou, un surfeur dans ses valises puisqu'elle part faire son stage en Australie.

Math et moi partons explorer le nord de l'Espagne, Barcelone pour elle, Reus pour moi. Une petite centaine de kilomètres nous séparera, autant dire que le week-end on mettra le feu, où je ne sais pas encore mais je pense sincèrement qu'il est impossible de s'ennuyer dans ce coin à cette période de l'année.

Alors voilà vous l'aurez compris, à 4 on a un power illimité et on a la ferme intention de conquérir la planète entière. Pourquoi se contenter de l'Europe finalement ? Où qu'on soit les palomitas ça reste "Eh pan dans ta face" !

On vous tiendra au courant en images et en témoignages de la suite des évènements, de nos impressions, nos angoisses très certainement mais en attendant Claire et moi on a une annonce importante à faire..


On fait grève ! 
(une seule solution, la manifestation !)
 
 

Notre préavis est reconductible jusqu'à ce que Math ou Jojo nous écrivent quelque chose.
Il est temps de bouger votre séant les enfants ;)

Mélanie.