jeudi 26 juillet 2012

De l'ethnocentrisme non distillé...

On a beau être habitués des voyages, essayé de garder l'esprit ouvert si caractéristique des baroudeurs... Il y a, dans tous pays, des choses qu'on ne comprend pas, des WTF inévitables... Evidemment, la Nouvelle-Zélande, toute britannique qu'elle prétend parfois être, ne fait pas exception à la règle. (Si vous êtes convaincus à la base que les britanniques sont bizarres, c'est encore une autre histoire.)


A mon arrivée, je me suis très vite fait à l'accent kiwi alors que je m'attendais à un choc "des anglais". Ils ont certes des expressions différentes de l'anglais britannique, que je ne saisis pas toujours (et je ne vous parle pas de l'anglais parlé des jeunes, c'est d'un autre niveau.) mais globalement je n'avais pas de gros soucis de compréhension. Et puis quelque chose a attiré mon attention... Ils ont une bien drôle de façon de ponctuer leur phrase. Au début j'ai cru que c'était un peu de l'anglais de la campagne et j'ai fait comme si de rien était... Mais j'ai fini par constater que tout bon kiwi qui se respecte finit parfois ses phrases par une sorte de "eh" pronocé "ei". Alors quel est le fuck ? J'ai mis l'inspecteur Gadget sur le coup, et il s'avère que c'est une sorte de question tag... Une façon de demander à son interlocuteur son avis. "it's cute eh?!" correspondrait donc à "c'est mignon, n'est ce pas ?" ou peut-être plus communément pour nous français moins distingués "c'est mignon, hein ?". Et après tout quand on y regarde à deux fois notre "hein" ne sonne guère mieux que leur "eh". Chacun ses soucis linguistiques !


Puisqu'on parle des question tag, je dois me confesser à ce sujet... J'ai un sérieux problème avec elles quand elles sont trop souvent utilisées dans une conversation... Quand je raconte quelque chose, et que chacune de mes phrases sont gratifiés d'un "did you ?" "are you? " et compagnie... (je vais quand même pas vous refaire le cours sur les question-tag, c'est niveau collège... quoique aux dernières nouvelles ce serait peut-être pas du luxe... *) Eh bah... Ca aurait presque tendance à me vexer un peu, comme si on remettait mes paroles en doute, comme si je devais confirmer une deuxième fois chacun de mes dires pour qu'il soit définitivement approuvés par la personne avec qui je parle.
Autre chose qui me rendrait presque chiffon... c'est leur tendance ici à dire "good girl" quand tu fais quelque chose "de bien"... Comme on le dirait à son chien qui vient de ramener la balle quoi... A chaque fois que je rencontre quelqu'un de nouveau, que je prends des initiatives, ou que je visite quelque chose, j'ai le droit à un susucre... A ce rythme, d'ici la fin de l'été, je danse collé-serré avec Diabète.


Au delà du langage, on en parle du manque de logique complet concernant les bus ici ou comment ça se passe ?
Asseyez-vous confortablement avec une menthe à l'eau, il y a débat là !
A Hamilton, le service de bus n'est pas foufou (je viens de vivre un an à Londres ou non ? Bon alors je vous fait pas de dessin sur l'exagération éventuelle de mes propos) mais reste correct... Même si depuis que je prends le bus ici, jamais j'en ai vu un être à l'heure, et ces fourbes auraient plutôt tendance à être à l'avance qu'en retard... Donc selon les lignes un bus toutes les 20 minutes à 1 heure, ça reste ""raisonnable"" (oui ça me fait mal de tenir de tels propos). Ils vont tous au "Transport Centre" en ville et quand on est un handicapé de l'orientation comme moi, c'est bien pratique de savoir que tous les chemins mènent au TC... On trouve très facilement les horaires en ville, à l'office du tourisme local, tout ça... MAIS seulement aux terminus. C'est à dire que si tu veux prendre le bus sur le trajet, mais ni au début ou à la fin... Il faut faire toi-même tes prévisions ou ne pas avoir peur de poireauter inutilement. En bonne fille du 21ème, action-réaction, réflexe : je suis allée sur TFL, BusIt, la compagnie de transport d'Hamilton... Ici tu peux prévoir ton trajet sur Googlemaps... problème : Googlemaps est un menteur. Si je m'en tiens à l'heure qu'il donne, et même si je vais à l'arrêt de bus en avance, je loupe le bus à CHAQUE fois. Alors je vois déjà vous marrer "bah ouais c'est normal t'es tout le temps en retard." eh bien je vous dis BALIVERNES. Alors de vous à moi, qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête des gars qui ont mis les horaires de bus au point ? Ils se sont dit "viens on donne que les horaires des terminus comme ça, ça fera chier tout ceux qui habitent au milieu ? Ouais vas-y on fait ça, ça va être trop d'la rigolade!". Et alors le niveau ultime si tu viens d'un pays où on conduit à droite et que tu as autant le sens d'orientation qu'une taupe (thumbs up!) c'est qu'à l'arrêt de bus, ils te disent même pas dans quel sens va le bus que tu attends. Tu as les horaires des deux terminus et il ne te reste plus qu'à prier que tu ne te sois pas trompé de côté de la chaussée, sans quoi il ne te restera que tes yeux pour pleurer en attendant que le prochain bus arrive.



Concernant les Maori et leur coutumes, je vous avouerai que plus j'essaie moins j'y comprends quelque chose... Mais je vous promets de continuer à essayer.

Je vous laisse avec un article fort intéressant sur l'art de la bise : quitte à être ethnocentrique, soyons le jusqu'au bout !



Cet été, dans tous vos cinémas : une déclaration d'amour à la langue de Shakespeare..
Non, je ne suis pas en train de la renier, mais si je veux être logique avec le titre de l'article... Comprendra qui pourra :)







jeudi 19 juillet 2012

De l'autre bout du monde.

Paris - Dubaï , Dubaï - Melbourne , Melbourne - Auckland, Auckland - Hamilton. Fallait avoir envie...
Après quelques jours d'inactivité tour à tour angoissante et déprimante, il semblerait que les choses sérieuses aient enfin commencées ! Et aujourd'hui me voilà partie à la rencontre du bitume et du vent glacé du mois de Juillet. La température n'y est pas, mais c'est une belle journée : soleil & ciel dégagé. L'occasion de quelques sensations fortes à base de "what the hell am I doing here ?!", de contempler des paysages aussi verts qu'en Bretagne, de laisser leurs embruns me chatouiller le nez et me rappeler au bon souvenir de ma région, mais aussi de revenir sur les tenants et les aboutissants d'une île bien mystérieuse...




Ici le reste du monde on s'en fiche un peu, on est si loin de tout de toute façon, on protège ce qu'on a comme on peut et on hait cordialement nos voisins les australiens qui l'an dernier ont apporté sur nos terres une mouche qu'il n'y avait pas jusqu'alors au pays des Kiwis et qui pourrait bien ruiner nos récoltes... Pourtant on y part en vacances en Australie, mais la vie est si chère et la façon de penser si différente. Fût un temps il était question pour la Nouvelle-Zélande d'adopter la monnaie australienne, mais les discussions ont vite pris fin, personne ici ne voulant s'acoquiner de trop près avec les amis des kangourous !
Les Maoris ? A chaque fois que je pose la question sur l'état des relations entre Maori et européens, on me répond la même chose : "on est proches et très éloignés à la fois." "est-ce qu'on s'entend bien ? Oui et non." Une réponse bien normande ma foi. Valait-il la peine de partir aussi loin pour trouver des propos si nuancés ? ;-)

Tout part d'une histoire d'envahisseur et d'envahis, de la culpabilité et des remords qui en découle...

En Europe on sait peu de choses sur la Nouvelle-Zélande, on pense All Blacks, et c'est à peu près tout. C'est vrai, on entend jamais parler de ce pays, si bien qu'on peine à savoir s'il est pauvre ou riche, si il y fait bon vivre ou non. Riche de son histoire, de son melting-pot personnel à n'en pas douter, mais économiquement pauvre. La raison ? Les Kiwis redonnent petit à petit ce qu'ils ont pris aux Maori, il y a des dizaines d'années. 
Quand ils ne peuvent pas réellement redonner les terres parce que des bâtiments y ont pris place, ils paient un loyer. C'est le cas pour l'université la plus proche d'Hamilton par exemple.
Le principal sujet de discorde reste l'eau, dont les Maori pense être propriétaires. Ceci explique certainement pourquoi ici elle est particulièrement précieuse et pourquoi il nous a été demandé de l'utiliser avec parcimonie avant notre arrivée. L'ironie du sort pour un pays aux milles lacs et rivières... L'histoire n'est même pas certaine que les Maori étaient là les premiers.... Un squelette a récemment été retrouvé, daté d'avant l'arrivée des Maori et identifié comme étant européen...

Peut-on vraiment trouver une vérité générale dans un pays dont la population est faite de personnes venant d'un peu partout, à l'instar de Londres où on ne trouve pas un seul British ? Ici on a affaire à des personnes qui ont pris possession des lieux il y a de ça deux générations ou trois, venant de pays pourtant européens mais que tout oppose dans la manière de penser et de vivre. Si vous ne voyez pas où je veux en venir comparer donc l'Espagne avec la Finlande, la Roumanie et la France...
Je resterai donc prudente en disant que les néo-zélandais sont très influencés par la Grande Bretagne, mais que sans être dépourvus de manières, ils n'en ont pas la classe. Depuis mon arrivée, j'ai souvent dit "nice to meet you" par réfléxe de la formule de politesse, et personne ne semblait content de me connaitre en retour. Nous ne sommes pas non plus "bienvenus" quand on dit merci. On ne fait bien sûr pas la bise, chacun dans sa prairie et les moutons seront bien gardés. 





Sur beaucoup de points les néo-zélandais sont insaisissables, comme me l'a prouvé Dorian aujourd'hui, qui a offert de m'emmener faire un tour sur sa moto, qui m'a proposé un thé au retour et avec qui j'ai parlé plus de deux heures mais qui ne s'est pourtant pas attardé une fois devant chez moi, qui n'a pas éprouvé de satisfaction particulière quand je l'ai remercié, et qui est parti sans se retourner sur un "see you later" que j'attends encore.

La bonne nouvelle ? Il me reste 5 semaines pour tenter de percer le mystère... 

En attendant, enjoy the view !



lundi 9 juillet 2012

Le job d'été qui te fait voyager !

Bon les gars, faut être un peu sérieux là...
Cette année je n'ai rien fait. Je n'ai écrit ni ici, ni sur madmoizelle, ni ailleurs. Je me suis cherchée, presque trouvée, et au retour finalement, par la force des choses on m'a fait comprendre que je pouvais chercher encore.
Je suis quand même rentrée avec quelques certitudes dont celle qu'il faut parfois sacrifier le côté lucratif des jobs d'été pour aller à la rencontre des autres, que ce soit des petits jeunes qu'il faut aider à ouvrir les yeux sur le monde, ou des étrangers. C'est donc ce que j'ai fait, dès la fin du mois de janvier, lorsque qu'avec une motivation inébranlable, j'ai commencé à inonder les entreprises qui organisent des séjours à l'étranger pour les ados, de mon CV et de ma lettre de motivation. Beaucoup de mails sans réponse, mais un entretien décroché pour le mois d'avril, un autre dont la date reste à fixer, et un contrat sans autre entretien préalable qui finit par arriver dans ma boite aux lettres à Londres tout de même. Le tout sans BAFA, sans expérience aucune dans le domaine, juste mon culot et moi. (c'est le moment où je fais rêver et où vous commencez à croire que tout est possible).

Il y a longtemps quand je m'envolais vers la Pologne..


J'ai donc continué à mener ma vie de débauchée studieuse, jusqu'à la date fatidique de l'entretien, auquel je me suis rendue avec la boule au ventre, me disant que je n'avais peut-être pas le profil idéal pour occuper le poste auquel je prétendais. Je ressors des bureaux avec le sourire et la certitude d'avoir deux séjours à accompagner pendant l'été, en Angleterre ou en Irlande. J'apprends quelques semaines plus tard que ce sera Liverpool dans un premier temps puis l'Irlande dans un second, pour un séjour un peu plus long. Je reçois les contrats, les signe, les renvoie et ne me pose plus de question.


Ouais mais des fois la vie te fait des surprises, des bonnes, des mauvaises, c'est elle qui voit, histoire que tu gardes à l'esprit que jamais rien n'est acquis.


Et donc, une chose en entraînant une autre, je vous passe les détails....


Je pars dans 3 jours en Nouvelle-Zélande, HELL YEAH! 

Et bientôt j'en ferai d'aussi belles !


Donc là tout de suite, c'est l'angoisse : l'organisation (parce que vous l'aurez compris, je n'ai pas que moi à gérer cette fois, et je suis déjà bien assez une plaie pour moi même dans ces moments là, j'en ai 25, peut-être aussi angoissés, mais surtout mineurs, et ça veut dire 25(x2) parents potentiellement... chiants, à rassurer), la valise, et les 2 jours de voyage avant d'arriver à destination....
Mais quand j'oublie tout ça, j'ai surtout la banane parce que c'est une chance qui risque de ne pas se représenter de si tôt... Me reste plus qu'à assurer !


Tout ce blabla donc pour vous dire que tata Mélie s'en va loin, mais aussi qu'elle vous ramènera plein d'histoires et de photos parce qu'elle a un nouveau joujou tout neuf tout beau (qui lui a coûté la peau d'une fesse), et que cette fois-ci je m'y tiendrai, pas comme pendant ces 9 mois passés à Londres, n'est ce pas... *hum hum*


Allez bisous, la prochaine fois que vous me lirez je serai jet-laggée comme jamais et à l'autre bout de la planète ! :)