mercredi 24 août 2011

Lovely.

Suite à la pression populaire et aux accès de névroses de Mélanie Mémélie, je fais mon come-back sur ce blog que j'avais délaissé un court laps de temps plus par fainéantise que par manque de temps. Aujourd'hui est presque comme hier, je suis toujours le même jeune homme charmant et vigoureux, avec un esprit sale dans un corps sale.
He dejado España, pero nunca España me dejará. Je suis dans le Nord maintenant, le froid Nord, où on mange mal et où les grands bâtiments ont un nom de défaites napoléoniennes.


WELCOME TO ENGLAND
(C'est juste pour illustrer. J'aurais pu mettre l'Union Jack mais c'est tellement bâteau)

Pour ceux qui ne le savent pas encore ou qui ont oublié ou qui s'en foutent totalement, je suis à Exeter, Devon.



Exeter, c'est comme Caen. C'est aussi grand, y'a un port, sa bonne pelleté d'alcooliques notoires et son mauvais temps. La différence est qu'il y a des Pakistanais et qu'on roule à gauche. Voilà.
Allez savoir pouquoi, il y a un nombre anormalement élevé de touristes espagnols.
J'ai travaillé à WH Smith, chaîne de librairies britannique. Malgré seulement 6 semaines passées là, je suis déjà considéré par un collègue comme "a fucking drunkard". C'est bon, hein, j'ai plus trop de souvenirs de la soirée !

Dans le Devon, l'anglais est vraiment bizarre. Tant les habitants que la langue. Ils ont une certaine tendance à ne pas prononcer les "t". "Bottom" devient "Bo''om" etc. Et on dit "actualleeyy".
Quelque chose qu'on m'avait dit sur les Anglais et qui semble se confirmer : ce sont de gros faux-culs, eh oui, j'ose le dire. Ils peuvent être sympas, polis, trop parfois, mais si tu as le malheur de ne pas être de la partie, tu peux être sûr que ça va jacqueter derrière ton dos.

J'ai essayé de voyager un peu (Bristol, Londres). Mais le train, c'est cher. Même si ça semble mieux fonctionner qu'en France.


J'ai même eu le temps de faire un petit saut à Hogwarts !

On en dira ce qu'on en voudra, mais l'Angleterre, c'est pas le meilleur pays pour y vivre. La bouffe est super-chère, les Anglais sont chiants quand ils sont bourrés, et les bus, c'est une HORREUR (je le fais bien le français râleur, hein ?). Ce ne fut qu'une fois à Exeter que je me suis aperçu que l'Espagne me manquait terriblement. Et à chaque fois que j'entendais de l'espagnol dans le magasin (ce qui devait arriver tous les jours), mon petit coeur et moi, on était nostalgiques.

Maintenant, je suis rentré. Je dois faire cette saloperie de rapport que j'ai à peine entamé. L'année prochaine, c'est Rennes, d'ailleurs si quelqu'un a des plans pour un studio je suis preneur. (Claire, je sais que tu mourrais d'envie de faire une colloc' avec moi, mais moi je préfère rester tout seul !)
Jordan.


Edit de Mélie : Heuresement que je suis là pour remettre l'article à sa bonne place sinon 0 visibilité, donc personne ne lit ton article, et personne ne t'aide pour ton appart, tu dors sous les ponts, tu meurs de froid cet hiver, nous serons à jamais privés de tes articles, fin de l'histoire. Et je tenais à préciser que je n'ai pas d'accès de névroses mais que c'est gentil de te préoccuper de ma santé mentale :).
C'est cadeau : 
http://www.youtube.com/watch?v=0aPwh4CsV94&ob=av2n 

vendredi 12 août 2011

Ciao Bella Cairns.


Le stage est fini. Six semaines, déjà.

Ca y est, j’ai fait mes adieux à Cairns la tropicale, Cairns la belle, Cairns la ville où tout a commencé. Je n’en reviens pas que ce stage soit déjà terminé, il me semble avoir poussé la porte du Cairns Post pour la première fois il y a quelques jours seulement. Et pourtant, samedi dernier j’étais là, à lancer des « see you » au staff du journal sans y croire et à observer le paysage défiler sous mes yeux pour la dernière fois. Qui sait, je reviendrai peut-être un jour…
Pour la dernière ligne droite je suis retournée dans la rédaction du Cairns Post après trois semaines de vadrouille entre les bureaux de Port Douglas, Mareeba et Atherton. Trois semaines de journées plus ou moins creuses dans ces petites villes paisibles où le journal local tient néanmoins un rôle essentiel dans la vie de la communauté, créant du lien social, prenant parti aux côtés des membres de la commune dans des luttes qui leur tiennent à cœur – rénovation de l’hôpital, construction d’une caserne de pompiers, publicité pour des œuvres de charité… Cela peut paraître bien anodin, mais pour ces communes qui ne dépassent pas les 3000 habitants, c’est peut-être la différence entre continuer à vivre sereinement ou laisser la communauté dépérir.

Atherton, de nuit

Le travail à Atherton n’a pas présenté grand intérêt pour moi ; la vie locale en revanche était déjà beaucoup plus intéressante à observer. Le lundi de mon arrivée se tenait dans mon hôtel une « funeral party » - une fête d’enterrement. La mère du patron du Barron Valley Hotel venait en effet de décéder après plus de 40 ans à servir les clients derrière le comptoir du pub attenant à la réception. Cependant, ici pas question de costumes sombres et tristes mines. Les gens parlent, s’amusent, boivent, chantent, boivent, montent sur les chaises, boivent, mangent, boivent, dansent… Le karaoké va durer jusque tard dans la nuit – je m’éclipse sans pousser la chansonnette, assez ébahie par ce spectacle. Peut-être cette manière de faire son deuil est-elle plus saine… partager un peu de réconfort et noyer son chagrin dans la fête et l’alcool, pourquoi pas - en sachant que cette fois au moins, on a une bonne raison de le faire.

Quoi qu’il en soit, il est bon de retourner à Cairns. Vendredi soir T. m’a mis de côté un billet pour un concert aux Tanks, à la condition que j’écrive une critique dans le Cairns Post. Ma foi. Gomez, le groupe qui joue ce soir, semble avoir une réputation à tenir auprès d’un public d’adeptes, trentenaires fans du quintet rock british depuis leurs débuts dans les années 1990. Tant mieux, leur musique est plutôt bonne, et le show dans cette petite salle pleine de monde est tout à fait satisfaisant.

Tanks Arts Centre, Cairns - anciens réservoirs à pétrole

Enfin au journal, pendant cette dernière semaine de boulot je redeviens la petite stagiaire de mes débuts, juste un peu moins paumée, et avec quelques articles sous le bras à ajouter à mon portfolio… R., qui est décidément une personne formidable, me déniche un job pour une journée : je dois interviewer L., stagiaire américaine à Passions of Paradise, cette entreprise qui emmène les touristes jusqu’à la Grande Barrière de Corail à bord d’un catamaran rouge et blanc. Pour cela, je passe donc la journée de jeudi en mer, entre plongées sous-marines dans les coraux et entretiens avec la jeune étudiante en tourisme. Je trouve un écho dans son émerveillement, quand elle dit ne pas croire sa chance d’avoir trouvé un pareil stage dans un endroit aussi magnifique.

Il sera aussi difficile pour elle que pour moi de quitter cet endroit – ou presque.

A bord du happy hippy campervan

Pour ma part, je n’en ai pas tout à fait fini avec l’Australie. Samedi dernier j’ai donc plié bagage et fait mes adieux à Cairns et sa région, pour sauter dans un van et tailler la route vers le sud. Je suis accompagnée dans le début de mon périple par T., compagnon de voyage idéal et cuistot émérite – au vu de mes propres compétences culinaires, c’est sans doute mieux ainsi. Après quelques arrêts à Mission Beach où le cyclone Yasi de février a laissé une empreinte indélébile sur le paysage, Paluma Range pour escalader les rochers dans une cascade au milieu de la jungle, puis Ingham, Balgal Beach, ou encore Townsville, nous arrivons à Airlie Beach lundi afin d’y garer le van dans un caravan park et de pouvoir profiter des Whitsundays.

Josephine falls

Les Whitsundays, c’est un groupement de 74 îles au large d’Airlie. Du simple rocher aux plages longues de plusieurs kilomètres enserrant des forêts inhabitées, les paysages qui s’offrent à nous sont absolument incroyables. Ce qui n’était qu’un rêve, une image de carte postale, s’étale juste devant nos yeux : l’eau turquoise, le ciel azur, le sable blanc, la végétation luxuriante, cette palette de couleurs semble irréelle de perfection. En kayak pendant une matinée, puis sur le catamaran Camira pour une journée de croisière au milieu des îles… Toutes voiles dehors, navigant vers Whitehaven Beach, comme tous les passagers du bateau je m’imagine voguant autour du monde sur mon propre navire. Me lancer dans la piraterie ne m’a jamais semblé aussi tentant.

En attendant, aujourd’hui T. repart à Cairns tandis que je continue mon petit bonhomme de chemin, explorant la côte, toujours plus au sud. Mon avion de retour quittera Perth le 23 août – le compte à rebours commence…

A bord de la Camira, dans les Whitsundays

Claire.