jeudi 14 juillet 2011

Des backpackers et des gazettes.


Je continue en solo, à la fois en Australie et sur ce coin de web… y a-t-il encore quelqu’un par ici ? Mes comparses sont-ils encore vivants ? N’avez-vous rien à dire de vos pays respectifs, pas une anecdote, une rencontre, un constat ? Bien sûr que si bande de feignasses. Alors à vos claviers, jod*r !
En attendant, je meuble le silence, ne vous déplaise.

Arrêt sur la route entre Cairns et Port Douglas

J’ai donc déménagé ce weekend après deux semaines passées à Cairns – une semaine dans le quotidien le Cairns Post, et une semaine dans l’hebdomadaire gratuit le Cairns Sun. Ces deux premières semaines furent à la fois paisibles et riches en découvertes. Les équipes avec qui j’ai la chance de travailler sont composées de personnes formidables, des gens ouverts, toujours prêts à transmettre leur expérience, patients et surtout pleins d’attentions.  Chaque jour je rencontre des nouveaux personnages qui complètent une galerie de portraits hauts en couleurs que je commence à chérir.

Il y a D., chief-of-staff de son état, que l’on croise à toute heure de la journée sur le terre-plein central au milieu d’Abbott Street, cigarette au bec, car en Australie l’interdiction de fumer dans les lieux publics s’applique également dans un périmètre de 4m autour des bâtiments. De toute façon, à $15 (12€) le paquet, il faut avoir plus qu’un salaire de stagiaire (oxymore) pour s’autoriser le luxe d’une dose de nicotine. Il y a T., le publicitaire à l’apparence un peu fruste et qui dès qu’il se met à parler semble soudain se transformer en gentleman britannique aux allures de poète. Il y a également A., photographe et hyperactive, qui trouve avec un naturel déconcertant les mots pour détendre une assemblée de chauffeurs impatients bloqués dans la chaleur tropicale à la sortie d’un aéroport… Mais aussi R., mariée à un Allemand lors d’une cérémonie sur Trinity Beach, qui s’occupe des photos publicitaires du Sun et aime assister aux cours de zumba gratuits sur l’Esplanade. Et bien sûr l’autre T., lui aussi photographe, qui a vécu tant de vies en une seule, entre l’Australie et l’Europe, qu’il semble incroyable qu’il n’ait que 29 ans.

Show time à Fleming Street

Et puis il y a R., évidemment, celle qui a fait tellement plus que me loger ! En plus d’un toit, R. m’a offert son expérience de Cairns, du journalisme, de l’histoire de la région ; hasard du calendrier, elle a également accueilli une équipe de tournage pendant 2 jours, venus filmer des scènes de la série australienne The Straits dans sa maison, qui a donc résonné de « And… ACTION ! » pendant 24 heures. R. est aussi celle qui m’a conduit en ville chaque fois que j’en avais besoin, m’a aidé dans mes recherches de logement, et qui a tout fait pour que je profite à fond de ce stage, que ce soit en me présentant à plus ou moins tout le staff du Cairns Post, en m’offrant mes premières interviews et mes premiers articles, ou en me dénichant deux places de concert gratuites un vendredi soir…

Emma Louise

Dimanche dernier j’ai déménagé, je suis maintenant à Port Douglas. Changement de décor, je suis maintenant en auberge de jeunesse, au beau milieu de dizaines de jeunes arrivant du monde entier armés du fameux sésame, le Working Holiday Visa, pour s’offrir une année entre petits boulots et plages tropicales en Australie. J’ai ainsi rencontré M., coiffeuse allemande en quête d’aventures autour du monde, qui rêve néanmoins de se poser un jour pour ouvrir son propre salon ; et D., cet italien à l’anglais hésitant qui préfère balayer d’un éclat de rire les nombreuses incompréhensions qui coupent la conversation ; ou encore ce couple de français dont je ne connais même pas les noms, rencontrés autour d’une table de poker dans un pub du coin, qui visitent la côte est depuis décembre, suivant les opportunités de travail qu’ils trouvent sur leur chemin.

Ces rencontres sont un véritable vivier dans lequel je puise les crokeys d’aller plus loin. Ces gens ont vécu tellement de choses, à des âges pas forcément plus avancés que le mien… ça force le respect.


L'auberge de jeunesse, Parrotfish Lodge

A part ça, au boulot tout va bien. La Gazette et son dirigeant, G., ont été assez inconscients pour me laisser au volant d’une voiture – toute seule. Une hybride à boîte automatique. Sur le MAUVAIS côté de la route. Pas de dégâts au final, c’était même plutôt chouette : sur un pont au dessus d’une rivière j’ai pu apercevoir des crocodiles lézardant au soleil, tandis que la radio diffusait en continu Jet, John Butler Trio et AC/DC. Ma destination : la petite ville de Mossman, au pied de la forêt tropicale, pour assister à une cérémonie de la NAIDOC Week, semaine de célébration des cultures indigènes (Aborigènes et Torres Strait Islanders). Ainsi qu’on me l’avait soufflé, avoir un appareil photo professionnel à l’épaule ouvre les portes et délie les langues : les gens viennent me voir, me parlent, m’invitent à visiter telle galerie d’art ou tel comité local… Je commence à me faire à l’accent local, mais parfois il me faut faire des efforts conséquents pour saisir suffisant de mots et en déduire le sens global d’une phrase… Peu importe, ils repèrent mon accent (pourquoi tout le monde croit que je suis allemande ici ?!) et prennent leur mal en patience. Avec à la clef, une participation concrète à l'hebdomadaire et quelques articles publiés ce jeudi.

Envoyée spéciale...

Ce soir c’est free barbecue à l’auberge de jeunesse – une institution en Oz. Voilà qui explique pourquoi on m’avait dit à mon arrivée que la phrase la plus typiquement australienne serait sans doute « Put another prawn on the barby, mate ! ».

Et même si je dois m’habituer aux douches constamment tièdes ou froides, au bruit tôt le matin et tard le soir, aux nuits glaciales et aux journées caniculaires, je me plais bien dans ce petit coin sous les tropiques.

To be continued, mates.
Claire.

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