jeudi 19 juillet 2012

De l'autre bout du monde.

Paris - Dubaï , Dubaï - Melbourne , Melbourne - Auckland, Auckland - Hamilton. Fallait avoir envie...
Après quelques jours d'inactivité tour à tour angoissante et déprimante, il semblerait que les choses sérieuses aient enfin commencées ! Et aujourd'hui me voilà partie à la rencontre du bitume et du vent glacé du mois de Juillet. La température n'y est pas, mais c'est une belle journée : soleil & ciel dégagé. L'occasion de quelques sensations fortes à base de "what the hell am I doing here ?!", de contempler des paysages aussi verts qu'en Bretagne, de laisser leurs embruns me chatouiller le nez et me rappeler au bon souvenir de ma région, mais aussi de revenir sur les tenants et les aboutissants d'une île bien mystérieuse...




Ici le reste du monde on s'en fiche un peu, on est si loin de tout de toute façon, on protège ce qu'on a comme on peut et on hait cordialement nos voisins les australiens qui l'an dernier ont apporté sur nos terres une mouche qu'il n'y avait pas jusqu'alors au pays des Kiwis et qui pourrait bien ruiner nos récoltes... Pourtant on y part en vacances en Australie, mais la vie est si chère et la façon de penser si différente. Fût un temps il était question pour la Nouvelle-Zélande d'adopter la monnaie australienne, mais les discussions ont vite pris fin, personne ici ne voulant s'acoquiner de trop près avec les amis des kangourous !
Les Maoris ? A chaque fois que je pose la question sur l'état des relations entre Maori et européens, on me répond la même chose : "on est proches et très éloignés à la fois." "est-ce qu'on s'entend bien ? Oui et non." Une réponse bien normande ma foi. Valait-il la peine de partir aussi loin pour trouver des propos si nuancés ? ;-)

Tout part d'une histoire d'envahisseur et d'envahis, de la culpabilité et des remords qui en découle...

En Europe on sait peu de choses sur la Nouvelle-Zélande, on pense All Blacks, et c'est à peu près tout. C'est vrai, on entend jamais parler de ce pays, si bien qu'on peine à savoir s'il est pauvre ou riche, si il y fait bon vivre ou non. Riche de son histoire, de son melting-pot personnel à n'en pas douter, mais économiquement pauvre. La raison ? Les Kiwis redonnent petit à petit ce qu'ils ont pris aux Maori, il y a des dizaines d'années. 
Quand ils ne peuvent pas réellement redonner les terres parce que des bâtiments y ont pris place, ils paient un loyer. C'est le cas pour l'université la plus proche d'Hamilton par exemple.
Le principal sujet de discorde reste l'eau, dont les Maori pense être propriétaires. Ceci explique certainement pourquoi ici elle est particulièrement précieuse et pourquoi il nous a été demandé de l'utiliser avec parcimonie avant notre arrivée. L'ironie du sort pour un pays aux milles lacs et rivières... L'histoire n'est même pas certaine que les Maori étaient là les premiers.... Un squelette a récemment été retrouvé, daté d'avant l'arrivée des Maori et identifié comme étant européen...

Peut-on vraiment trouver une vérité générale dans un pays dont la population est faite de personnes venant d'un peu partout, à l'instar de Londres où on ne trouve pas un seul British ? Ici on a affaire à des personnes qui ont pris possession des lieux il y a de ça deux générations ou trois, venant de pays pourtant européens mais que tout oppose dans la manière de penser et de vivre. Si vous ne voyez pas où je veux en venir comparer donc l'Espagne avec la Finlande, la Roumanie et la France...
Je resterai donc prudente en disant que les néo-zélandais sont très influencés par la Grande Bretagne, mais que sans être dépourvus de manières, ils n'en ont pas la classe. Depuis mon arrivée, j'ai souvent dit "nice to meet you" par réfléxe de la formule de politesse, et personne ne semblait content de me connaitre en retour. Nous ne sommes pas non plus "bienvenus" quand on dit merci. On ne fait bien sûr pas la bise, chacun dans sa prairie et les moutons seront bien gardés. 





Sur beaucoup de points les néo-zélandais sont insaisissables, comme me l'a prouvé Dorian aujourd'hui, qui a offert de m'emmener faire un tour sur sa moto, qui m'a proposé un thé au retour et avec qui j'ai parlé plus de deux heures mais qui ne s'est pourtant pas attardé une fois devant chez moi, qui n'a pas éprouvé de satisfaction particulière quand je l'ai remercié, et qui est parti sans se retourner sur un "see you later" que j'attends encore.

La bonne nouvelle ? Il me reste 5 semaines pour tenter de percer le mystère... 

En attendant, enjoy the view !



3 commentaires:

  1. Hm ça m'intrigue cet article... je pensais pas qu'ils étaient si différents des Aussies.

    Il fait froid genre comme l'hiver chez nous ?

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  2. Nope, il fait meilleur qu'en Normandie...

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  3. ça se sent le mystèreee... ça me étonne pas s'ils veulent faire la différence avec leurs voisins c'est un truc de fierté je peux comprendre le sentiment ;)

    Sinon même si c'est l'hivern, la vue est magnifique! (ou tu commences à bien maîtriser ton nouvel apparéil photo :))

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