jeudi 26 juillet 2012

De l'ethnocentrisme non distillé...

On a beau être habitués des voyages, essayé de garder l'esprit ouvert si caractéristique des baroudeurs... Il y a, dans tous pays, des choses qu'on ne comprend pas, des WTF inévitables... Evidemment, la Nouvelle-Zélande, toute britannique qu'elle prétend parfois être, ne fait pas exception à la règle. (Si vous êtes convaincus à la base que les britanniques sont bizarres, c'est encore une autre histoire.)


A mon arrivée, je me suis très vite fait à l'accent kiwi alors que je m'attendais à un choc "des anglais". Ils ont certes des expressions différentes de l'anglais britannique, que je ne saisis pas toujours (et je ne vous parle pas de l'anglais parlé des jeunes, c'est d'un autre niveau.) mais globalement je n'avais pas de gros soucis de compréhension. Et puis quelque chose a attiré mon attention... Ils ont une bien drôle de façon de ponctuer leur phrase. Au début j'ai cru que c'était un peu de l'anglais de la campagne et j'ai fait comme si de rien était... Mais j'ai fini par constater que tout bon kiwi qui se respecte finit parfois ses phrases par une sorte de "eh" pronocé "ei". Alors quel est le fuck ? J'ai mis l'inspecteur Gadget sur le coup, et il s'avère que c'est une sorte de question tag... Une façon de demander à son interlocuteur son avis. "it's cute eh?!" correspondrait donc à "c'est mignon, n'est ce pas ?" ou peut-être plus communément pour nous français moins distingués "c'est mignon, hein ?". Et après tout quand on y regarde à deux fois notre "hein" ne sonne guère mieux que leur "eh". Chacun ses soucis linguistiques !


Puisqu'on parle des question tag, je dois me confesser à ce sujet... J'ai un sérieux problème avec elles quand elles sont trop souvent utilisées dans une conversation... Quand je raconte quelque chose, et que chacune de mes phrases sont gratifiés d'un "did you ?" "are you? " et compagnie... (je vais quand même pas vous refaire le cours sur les question-tag, c'est niveau collège... quoique aux dernières nouvelles ce serait peut-être pas du luxe... *) Eh bah... Ca aurait presque tendance à me vexer un peu, comme si on remettait mes paroles en doute, comme si je devais confirmer une deuxième fois chacun de mes dires pour qu'il soit définitivement approuvés par la personne avec qui je parle.
Autre chose qui me rendrait presque chiffon... c'est leur tendance ici à dire "good girl" quand tu fais quelque chose "de bien"... Comme on le dirait à son chien qui vient de ramener la balle quoi... A chaque fois que je rencontre quelqu'un de nouveau, que je prends des initiatives, ou que je visite quelque chose, j'ai le droit à un susucre... A ce rythme, d'ici la fin de l'été, je danse collé-serré avec Diabète.


Au delà du langage, on en parle du manque de logique complet concernant les bus ici ou comment ça se passe ?
Asseyez-vous confortablement avec une menthe à l'eau, il y a débat là !
A Hamilton, le service de bus n'est pas foufou (je viens de vivre un an à Londres ou non ? Bon alors je vous fait pas de dessin sur l'exagération éventuelle de mes propos) mais reste correct... Même si depuis que je prends le bus ici, jamais j'en ai vu un être à l'heure, et ces fourbes auraient plutôt tendance à être à l'avance qu'en retard... Donc selon les lignes un bus toutes les 20 minutes à 1 heure, ça reste ""raisonnable"" (oui ça me fait mal de tenir de tels propos). Ils vont tous au "Transport Centre" en ville et quand on est un handicapé de l'orientation comme moi, c'est bien pratique de savoir que tous les chemins mènent au TC... On trouve très facilement les horaires en ville, à l'office du tourisme local, tout ça... MAIS seulement aux terminus. C'est à dire que si tu veux prendre le bus sur le trajet, mais ni au début ou à la fin... Il faut faire toi-même tes prévisions ou ne pas avoir peur de poireauter inutilement. En bonne fille du 21ème, action-réaction, réflexe : je suis allée sur TFL, BusIt, la compagnie de transport d'Hamilton... Ici tu peux prévoir ton trajet sur Googlemaps... problème : Googlemaps est un menteur. Si je m'en tiens à l'heure qu'il donne, et même si je vais à l'arrêt de bus en avance, je loupe le bus à CHAQUE fois. Alors je vois déjà vous marrer "bah ouais c'est normal t'es tout le temps en retard." eh bien je vous dis BALIVERNES. Alors de vous à moi, qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête des gars qui ont mis les horaires de bus au point ? Ils se sont dit "viens on donne que les horaires des terminus comme ça, ça fera chier tout ceux qui habitent au milieu ? Ouais vas-y on fait ça, ça va être trop d'la rigolade!". Et alors le niveau ultime si tu viens d'un pays où on conduit à droite et que tu as autant le sens d'orientation qu'une taupe (thumbs up!) c'est qu'à l'arrêt de bus, ils te disent même pas dans quel sens va le bus que tu attends. Tu as les horaires des deux terminus et il ne te reste plus qu'à prier que tu ne te sois pas trompé de côté de la chaussée, sans quoi il ne te restera que tes yeux pour pleurer en attendant que le prochain bus arrive.



Concernant les Maori et leur coutumes, je vous avouerai que plus j'essaie moins j'y comprends quelque chose... Mais je vous promets de continuer à essayer.

Je vous laisse avec un article fort intéressant sur l'art de la bise : quitte à être ethnocentrique, soyons le jusqu'au bout !



Cet été, dans tous vos cinémas : une déclaration d'amour à la langue de Shakespeare..
Non, je ne suis pas en train de la renier, mais si je veux être logique avec le titre de l'article... Comprendra qui pourra :)







jeudi 19 juillet 2012

De l'autre bout du monde.

Paris - Dubaï , Dubaï - Melbourne , Melbourne - Auckland, Auckland - Hamilton. Fallait avoir envie...
Après quelques jours d'inactivité tour à tour angoissante et déprimante, il semblerait que les choses sérieuses aient enfin commencées ! Et aujourd'hui me voilà partie à la rencontre du bitume et du vent glacé du mois de Juillet. La température n'y est pas, mais c'est une belle journée : soleil & ciel dégagé. L'occasion de quelques sensations fortes à base de "what the hell am I doing here ?!", de contempler des paysages aussi verts qu'en Bretagne, de laisser leurs embruns me chatouiller le nez et me rappeler au bon souvenir de ma région, mais aussi de revenir sur les tenants et les aboutissants d'une île bien mystérieuse...




Ici le reste du monde on s'en fiche un peu, on est si loin de tout de toute façon, on protège ce qu'on a comme on peut et on hait cordialement nos voisins les australiens qui l'an dernier ont apporté sur nos terres une mouche qu'il n'y avait pas jusqu'alors au pays des Kiwis et qui pourrait bien ruiner nos récoltes... Pourtant on y part en vacances en Australie, mais la vie est si chère et la façon de penser si différente. Fût un temps il était question pour la Nouvelle-Zélande d'adopter la monnaie australienne, mais les discussions ont vite pris fin, personne ici ne voulant s'acoquiner de trop près avec les amis des kangourous !
Les Maoris ? A chaque fois que je pose la question sur l'état des relations entre Maori et européens, on me répond la même chose : "on est proches et très éloignés à la fois." "est-ce qu'on s'entend bien ? Oui et non." Une réponse bien normande ma foi. Valait-il la peine de partir aussi loin pour trouver des propos si nuancés ? ;-)

Tout part d'une histoire d'envahisseur et d'envahis, de la culpabilité et des remords qui en découle...

En Europe on sait peu de choses sur la Nouvelle-Zélande, on pense All Blacks, et c'est à peu près tout. C'est vrai, on entend jamais parler de ce pays, si bien qu'on peine à savoir s'il est pauvre ou riche, si il y fait bon vivre ou non. Riche de son histoire, de son melting-pot personnel à n'en pas douter, mais économiquement pauvre. La raison ? Les Kiwis redonnent petit à petit ce qu'ils ont pris aux Maori, il y a des dizaines d'années. 
Quand ils ne peuvent pas réellement redonner les terres parce que des bâtiments y ont pris place, ils paient un loyer. C'est le cas pour l'université la plus proche d'Hamilton par exemple.
Le principal sujet de discorde reste l'eau, dont les Maori pense être propriétaires. Ceci explique certainement pourquoi ici elle est particulièrement précieuse et pourquoi il nous a été demandé de l'utiliser avec parcimonie avant notre arrivée. L'ironie du sort pour un pays aux milles lacs et rivières... L'histoire n'est même pas certaine que les Maori étaient là les premiers.... Un squelette a récemment été retrouvé, daté d'avant l'arrivée des Maori et identifié comme étant européen...

Peut-on vraiment trouver une vérité générale dans un pays dont la population est faite de personnes venant d'un peu partout, à l'instar de Londres où on ne trouve pas un seul British ? Ici on a affaire à des personnes qui ont pris possession des lieux il y a de ça deux générations ou trois, venant de pays pourtant européens mais que tout oppose dans la manière de penser et de vivre. Si vous ne voyez pas où je veux en venir comparer donc l'Espagne avec la Finlande, la Roumanie et la France...
Je resterai donc prudente en disant que les néo-zélandais sont très influencés par la Grande Bretagne, mais que sans être dépourvus de manières, ils n'en ont pas la classe. Depuis mon arrivée, j'ai souvent dit "nice to meet you" par réfléxe de la formule de politesse, et personne ne semblait content de me connaitre en retour. Nous ne sommes pas non plus "bienvenus" quand on dit merci. On ne fait bien sûr pas la bise, chacun dans sa prairie et les moutons seront bien gardés. 





Sur beaucoup de points les néo-zélandais sont insaisissables, comme me l'a prouvé Dorian aujourd'hui, qui a offert de m'emmener faire un tour sur sa moto, qui m'a proposé un thé au retour et avec qui j'ai parlé plus de deux heures mais qui ne s'est pourtant pas attardé une fois devant chez moi, qui n'a pas éprouvé de satisfaction particulière quand je l'ai remercié, et qui est parti sans se retourner sur un "see you later" que j'attends encore.

La bonne nouvelle ? Il me reste 5 semaines pour tenter de percer le mystère... 

En attendant, enjoy the view !



lundi 9 juillet 2012

Le job d'été qui te fait voyager !

Bon les gars, faut être un peu sérieux là...
Cette année je n'ai rien fait. Je n'ai écrit ni ici, ni sur madmoizelle, ni ailleurs. Je me suis cherchée, presque trouvée, et au retour finalement, par la force des choses on m'a fait comprendre que je pouvais chercher encore.
Je suis quand même rentrée avec quelques certitudes dont celle qu'il faut parfois sacrifier le côté lucratif des jobs d'été pour aller à la rencontre des autres, que ce soit des petits jeunes qu'il faut aider à ouvrir les yeux sur le monde, ou des étrangers. C'est donc ce que j'ai fait, dès la fin du mois de janvier, lorsque qu'avec une motivation inébranlable, j'ai commencé à inonder les entreprises qui organisent des séjours à l'étranger pour les ados, de mon CV et de ma lettre de motivation. Beaucoup de mails sans réponse, mais un entretien décroché pour le mois d'avril, un autre dont la date reste à fixer, et un contrat sans autre entretien préalable qui finit par arriver dans ma boite aux lettres à Londres tout de même. Le tout sans BAFA, sans expérience aucune dans le domaine, juste mon culot et moi. (c'est le moment où je fais rêver et où vous commencez à croire que tout est possible).

Il y a longtemps quand je m'envolais vers la Pologne..


J'ai donc continué à mener ma vie de débauchée studieuse, jusqu'à la date fatidique de l'entretien, auquel je me suis rendue avec la boule au ventre, me disant que je n'avais peut-être pas le profil idéal pour occuper le poste auquel je prétendais. Je ressors des bureaux avec le sourire et la certitude d'avoir deux séjours à accompagner pendant l'été, en Angleterre ou en Irlande. J'apprends quelques semaines plus tard que ce sera Liverpool dans un premier temps puis l'Irlande dans un second, pour un séjour un peu plus long. Je reçois les contrats, les signe, les renvoie et ne me pose plus de question.


Ouais mais des fois la vie te fait des surprises, des bonnes, des mauvaises, c'est elle qui voit, histoire que tu gardes à l'esprit que jamais rien n'est acquis.


Et donc, une chose en entraînant une autre, je vous passe les détails....


Je pars dans 3 jours en Nouvelle-Zélande, HELL YEAH! 

Et bientôt j'en ferai d'aussi belles !


Donc là tout de suite, c'est l'angoisse : l'organisation (parce que vous l'aurez compris, je n'ai pas que moi à gérer cette fois, et je suis déjà bien assez une plaie pour moi même dans ces moments là, j'en ai 25, peut-être aussi angoissés, mais surtout mineurs, et ça veut dire 25(x2) parents potentiellement... chiants, à rassurer), la valise, et les 2 jours de voyage avant d'arriver à destination....
Mais quand j'oublie tout ça, j'ai surtout la banane parce que c'est une chance qui risque de ne pas se représenter de si tôt... Me reste plus qu'à assurer !


Tout ce blabla donc pour vous dire que tata Mélie s'en va loin, mais aussi qu'elle vous ramènera plein d'histoires et de photos parce qu'elle a un nouveau joujou tout neuf tout beau (qui lui a coûté la peau d'une fesse), et que cette fois-ci je m'y tiendrai, pas comme pendant ces 9 mois passés à Londres, n'est ce pas... *hum hum*


Allez bisous, la prochaine fois que vous me lirez je serai jet-laggée comme jamais et à l'autre bout de la planète ! :)

jeudi 19 avril 2012

Keep flying.

Il y a quelques mois, bientôt sept, je partais le coeur aussi lourd que mes valises. Je partais vers un pays où rien ni personne ne m'attendait vraiment, mis à part un travail dans un lycée dont les responsables avaient l'air bien peu concernés. Je laissais la silhouette de mes proches s'estomper sur le quai de la gare, les larmes brûler mon visage et la même question se répéter à m'en rendre sourde: "mais pourquoi, bon sang, pourquoi me suis-je mis dans une telle situation ?".
Arrivée gare du Nord je relativisais déjà davantage... : C'est le pays voisin, t'es pas la première à partir dans ces conditions ni la dernière, faut se calmer maintenant, tout va bien se passer. Shut up mon cerveau, merde.



Et maintenant ? Je suis heureuse comme je l'ai rarement été, et comme peut-être jamais. Le travail en lui même ? Bullshit, mais j'en parlerais sûrement un peu plus tard... L'heure n'est pas encore au bilan, il reste quelques semaines à vivre dans ce micro-cosmos qu'on s'est crée à plusieurs, cette bulle de protection en plein coeur d'une ville folle. Cependant il y a quelques petites choses dont je suis déjà certaine : J'ai repoussé les frontières de mon esprit comme celles qui séparent ma France natale des autres pays. J'ai pu saisir à pleine main la façon de penser des voyageurs, leur vision de la vie et du partage, le mal être d'être partout et nulle part à la fois. Et puis j'ai rencontré les bonnes personnes au bon moment. Londres m'a rendu tout ce qu'Evreux m'avait volé, toute l'énergie que Caen m'avait enlevé. A l'heure du départ, ma valise était chargée de doutes, de peurs, de désillusions et avait le poids des mauvais choix dont on paye les conséquences un peu tous les jours.


Londres, ville de paradoxes. 
Londres t'offre ce qu'il y a de plus magnifique tout en fournissant un refuge pour ce qu'il existe de plus sombre.
C'est la ville aux 7 caméras habitants, mais c'est aussi celle avec un solide taux de criminalité.
C'est le berceau du monde, ou au moins de l'Europe où le français, l'italien, l'espagnol et les langues de l'Est résonnent à chaque coin de rue, qu'importe le quartier.
C'est l'éternelle indécise où il ne fait jamais vraiment beau mais rarement vraiment moche.
Il n'y a pas d'endroit où la classe anglaise s'étale mieux que dans sa débauche.
C'est l'endroit où tu peux presque aller faire tes courses en pyjama grâce aux nombreux corner shop et autres épiceries, la ville où tout est accessible, mais où tout est tellement si loin.
C'est la ville aux règles strictes qui t'ordonnent de regarder à droite avant de traverser et de tenir la gauche dans les couloirs de métro, et pourtant la ville la plus extravagante et désordonnée.
C'est l'avenir, la modernité alors qu'elle chérit l'histoire de son pays et sa reine mieux que personne.
In many ways, London is from Normandy, actually.


"Who is tired of London is tired of life" ? 
Fidèle à elle-même et à ses contradictions, Londres te donnera effectivement beaucoup à faire, à imaginer, à penser mais elle marchera peut-être sur tes rêves au passage, et t'épuisera sans remord aucun.


Londres, tu l'aimes autant que tu la maudis parfois, c'est comme ça. 


Mélie

lundi 5 mars 2012

Move - Learn - Eat.

Les trois Australiens Rick Mereki, Tim White et Andrew Lees nous invitent au voyage, au travers de ce tryptique Move-Learn-Eat, évoquant trois aspects du voyage. Il fut réalisé lors d'un périple d'une quarantaine de jours comprenant plus 60.000kms, 18 vols d'avion et traversant 11 pays différents.
Le rendu est absolument magnifique, et si vous osez me dire après le visionnage de ces vidéos que vous êtes mieux dans votre canapé plutôt qu'occupé à explorer le monde... Je n'en croirai pas un mot.


(ps : promis, je concentre mon énergie dans le fait d'enlever mes doigts de l'endroit magique où je les ai cachés pour vous parler de Londres, de Dublin, de l'éducation vu par les anglo-saxons et de plein d'autres choses super intéressantes, ouais!)

Mélie.

mercredi 24 août 2011

Lovely.

Suite à la pression populaire et aux accès de névroses de Mélanie Mémélie, je fais mon come-back sur ce blog que j'avais délaissé un court laps de temps plus par fainéantise que par manque de temps. Aujourd'hui est presque comme hier, je suis toujours le même jeune homme charmant et vigoureux, avec un esprit sale dans un corps sale.
He dejado España, pero nunca España me dejará. Je suis dans le Nord maintenant, le froid Nord, où on mange mal et où les grands bâtiments ont un nom de défaites napoléoniennes.


WELCOME TO ENGLAND
(C'est juste pour illustrer. J'aurais pu mettre l'Union Jack mais c'est tellement bâteau)

Pour ceux qui ne le savent pas encore ou qui ont oublié ou qui s'en foutent totalement, je suis à Exeter, Devon.



Exeter, c'est comme Caen. C'est aussi grand, y'a un port, sa bonne pelleté d'alcooliques notoires et son mauvais temps. La différence est qu'il y a des Pakistanais et qu'on roule à gauche. Voilà.
Allez savoir pouquoi, il y a un nombre anormalement élevé de touristes espagnols.
J'ai travaillé à WH Smith, chaîne de librairies britannique. Malgré seulement 6 semaines passées là, je suis déjà considéré par un collègue comme "a fucking drunkard". C'est bon, hein, j'ai plus trop de souvenirs de la soirée !

Dans le Devon, l'anglais est vraiment bizarre. Tant les habitants que la langue. Ils ont une certaine tendance à ne pas prononcer les "t". "Bottom" devient "Bo''om" etc. Et on dit "actualleeyy".
Quelque chose qu'on m'avait dit sur les Anglais et qui semble se confirmer : ce sont de gros faux-culs, eh oui, j'ose le dire. Ils peuvent être sympas, polis, trop parfois, mais si tu as le malheur de ne pas être de la partie, tu peux être sûr que ça va jacqueter derrière ton dos.

J'ai essayé de voyager un peu (Bristol, Londres). Mais le train, c'est cher. Même si ça semble mieux fonctionner qu'en France.


J'ai même eu le temps de faire un petit saut à Hogwarts !

On en dira ce qu'on en voudra, mais l'Angleterre, c'est pas le meilleur pays pour y vivre. La bouffe est super-chère, les Anglais sont chiants quand ils sont bourrés, et les bus, c'est une HORREUR (je le fais bien le français râleur, hein ?). Ce ne fut qu'une fois à Exeter que je me suis aperçu que l'Espagne me manquait terriblement. Et à chaque fois que j'entendais de l'espagnol dans le magasin (ce qui devait arriver tous les jours), mon petit coeur et moi, on était nostalgiques.

Maintenant, je suis rentré. Je dois faire cette saloperie de rapport que j'ai à peine entamé. L'année prochaine, c'est Rennes, d'ailleurs si quelqu'un a des plans pour un studio je suis preneur. (Claire, je sais que tu mourrais d'envie de faire une colloc' avec moi, mais moi je préfère rester tout seul !)
Jordan.


Edit de Mélie : Heuresement que je suis là pour remettre l'article à sa bonne place sinon 0 visibilité, donc personne ne lit ton article, et personne ne t'aide pour ton appart, tu dors sous les ponts, tu meurs de froid cet hiver, nous serons à jamais privés de tes articles, fin de l'histoire. Et je tenais à préciser que je n'ai pas d'accès de névroses mais que c'est gentil de te préoccuper de ma santé mentale :).
C'est cadeau : 
http://www.youtube.com/watch?v=0aPwh4CsV94&ob=av2n 

vendredi 12 août 2011

Ciao Bella Cairns.


Le stage est fini. Six semaines, déjà.

Ca y est, j’ai fait mes adieux à Cairns la tropicale, Cairns la belle, Cairns la ville où tout a commencé. Je n’en reviens pas que ce stage soit déjà terminé, il me semble avoir poussé la porte du Cairns Post pour la première fois il y a quelques jours seulement. Et pourtant, samedi dernier j’étais là, à lancer des « see you » au staff du journal sans y croire et à observer le paysage défiler sous mes yeux pour la dernière fois. Qui sait, je reviendrai peut-être un jour…
Pour la dernière ligne droite je suis retournée dans la rédaction du Cairns Post après trois semaines de vadrouille entre les bureaux de Port Douglas, Mareeba et Atherton. Trois semaines de journées plus ou moins creuses dans ces petites villes paisibles où le journal local tient néanmoins un rôle essentiel dans la vie de la communauté, créant du lien social, prenant parti aux côtés des membres de la commune dans des luttes qui leur tiennent à cœur – rénovation de l’hôpital, construction d’une caserne de pompiers, publicité pour des œuvres de charité… Cela peut paraître bien anodin, mais pour ces communes qui ne dépassent pas les 3000 habitants, c’est peut-être la différence entre continuer à vivre sereinement ou laisser la communauté dépérir.

Atherton, de nuit

Le travail à Atherton n’a pas présenté grand intérêt pour moi ; la vie locale en revanche était déjà beaucoup plus intéressante à observer. Le lundi de mon arrivée se tenait dans mon hôtel une « funeral party » - une fête d’enterrement. La mère du patron du Barron Valley Hotel venait en effet de décéder après plus de 40 ans à servir les clients derrière le comptoir du pub attenant à la réception. Cependant, ici pas question de costumes sombres et tristes mines. Les gens parlent, s’amusent, boivent, chantent, boivent, montent sur les chaises, boivent, mangent, boivent, dansent… Le karaoké va durer jusque tard dans la nuit – je m’éclipse sans pousser la chansonnette, assez ébahie par ce spectacle. Peut-être cette manière de faire son deuil est-elle plus saine… partager un peu de réconfort et noyer son chagrin dans la fête et l’alcool, pourquoi pas - en sachant que cette fois au moins, on a une bonne raison de le faire.

Quoi qu’il en soit, il est bon de retourner à Cairns. Vendredi soir T. m’a mis de côté un billet pour un concert aux Tanks, à la condition que j’écrive une critique dans le Cairns Post. Ma foi. Gomez, le groupe qui joue ce soir, semble avoir une réputation à tenir auprès d’un public d’adeptes, trentenaires fans du quintet rock british depuis leurs débuts dans les années 1990. Tant mieux, leur musique est plutôt bonne, et le show dans cette petite salle pleine de monde est tout à fait satisfaisant.

Tanks Arts Centre, Cairns - anciens réservoirs à pétrole

Enfin au journal, pendant cette dernière semaine de boulot je redeviens la petite stagiaire de mes débuts, juste un peu moins paumée, et avec quelques articles sous le bras à ajouter à mon portfolio… R., qui est décidément une personne formidable, me déniche un job pour une journée : je dois interviewer L., stagiaire américaine à Passions of Paradise, cette entreprise qui emmène les touristes jusqu’à la Grande Barrière de Corail à bord d’un catamaran rouge et blanc. Pour cela, je passe donc la journée de jeudi en mer, entre plongées sous-marines dans les coraux et entretiens avec la jeune étudiante en tourisme. Je trouve un écho dans son émerveillement, quand elle dit ne pas croire sa chance d’avoir trouvé un pareil stage dans un endroit aussi magnifique.

Il sera aussi difficile pour elle que pour moi de quitter cet endroit – ou presque.

A bord du happy hippy campervan

Pour ma part, je n’en ai pas tout à fait fini avec l’Australie. Samedi dernier j’ai donc plié bagage et fait mes adieux à Cairns et sa région, pour sauter dans un van et tailler la route vers le sud. Je suis accompagnée dans le début de mon périple par T., compagnon de voyage idéal et cuistot émérite – au vu de mes propres compétences culinaires, c’est sans doute mieux ainsi. Après quelques arrêts à Mission Beach où le cyclone Yasi de février a laissé une empreinte indélébile sur le paysage, Paluma Range pour escalader les rochers dans une cascade au milieu de la jungle, puis Ingham, Balgal Beach, ou encore Townsville, nous arrivons à Airlie Beach lundi afin d’y garer le van dans un caravan park et de pouvoir profiter des Whitsundays.

Josephine falls

Les Whitsundays, c’est un groupement de 74 îles au large d’Airlie. Du simple rocher aux plages longues de plusieurs kilomètres enserrant des forêts inhabitées, les paysages qui s’offrent à nous sont absolument incroyables. Ce qui n’était qu’un rêve, une image de carte postale, s’étale juste devant nos yeux : l’eau turquoise, le ciel azur, le sable blanc, la végétation luxuriante, cette palette de couleurs semble irréelle de perfection. En kayak pendant une matinée, puis sur le catamaran Camira pour une journée de croisière au milieu des îles… Toutes voiles dehors, navigant vers Whitehaven Beach, comme tous les passagers du bateau je m’imagine voguant autour du monde sur mon propre navire. Me lancer dans la piraterie ne m’a jamais semblé aussi tentant.

En attendant, aujourd’hui T. repart à Cairns tandis que je continue mon petit bonhomme de chemin, explorant la côte, toujours plus au sud. Mon avion de retour quittera Perth le 23 août – le compte à rebours commence…

A bord de la Camira, dans les Whitsundays

Claire.